Le nom de Stranded Horse pourrait faire croire à un groupe de rock américain ou une pépite folk anglaise des années 1970. Il n'en est rien puisqu'il s'agit du paravent adopté par le Français Yann Tambour, un garçon d'origine normande, né à Tourville-sur-Sienne, près de Coutances dans la Manche, à la fin de la décennie précitée.
Yann Tambour a vingt-trois ans quand il crée l'entité Encre sous laquelle il enregistre avec quatre comparses une série d'EP et deux albums de bidouillages maison, mêlant sa voix au piano et à des samples de cordes : Encre en 2001 et Flux en 2004, sont suivis de l'enregistrement en public Common Chord (2006). Un beau soir de 2003, lors d'un festival de jazz, le guitariste découvre la kora. Cette harpe africaine à demi-calebasse dotée de 21 cordes fait son apparition sur l'EP Marbres (2003) et s'impose comme un élément essentiel sur les derniers EP de 2006, Encre à Kora et Plexus II.
Définitivement conquis par les possibilités de l'instrument et les associations inédites qu'il permet, Yann Tambour se concentre sur un nouveau projet solo baptisé Stranded Horse. De nombreux concerts accompagnent la sortie de l'album Churning Strides (mars 2007), dont la musicalité parfois chantée évoque l'univers du folk anglais, entre Donovan et Fairport Convention. L'album suivant, Thee Stranded Horse (novembre 2008), marque l'aboutissement du dialogue instrumental né des rencontres avec le Malien Ballaké Sissoko, la violoniste anglaise Carla Pallone (du groupe nantais Mansfield Tya) et le violoncelliste Joseph Roumier.
Yann Tambour poursuit l'aventure en défrichant son panthéon pour alimenter son projet musical. Ainsi, il est surprenant de découvrir sa reprise personnelle du classique « What Difference Does It Make? » (The Smiths) sur le troisième album Humbling Tides (janvier 2011), dominé par son atmosphère sereine. En 2012, c'est avec Boubacar Cissokho qu'est enregistré « Transmission », de Joy Division, suivie en février 2016 de l'album Luxe.