Née à Tucumán, en Argentine, le 9 juillet 1935, Mercedes Sosa découvre à l'âge de quatorze ans la chanteuse qui va l'inspirer, l'Espagnole Lola Flores. Issue d'une famille pauvre, elle chante pour le voisinage et attrape le surnom de « Negra Sosa » (en raison d'une chevelure noire épaisse) qui ne la quittera plus.
Voix du peuple
Son répertoire engagé puise dans les chansons d'Atahualpa Yupanqui et Violetta Parra, restituant les souffrances de son peuple. Le chant puissant et expressif de Mercedes Sosa en fait l'ambassadrice de la « nueva canción » (nouvelle chanson latine) dans les années soixante, à l'époque de Canciones con Fundamento.
Appelée la « voix de l'Amérique latine » ou celle du « peuple silencieux », la chanteuse impose son style austère sur scène où assise elle joue d'un tambour accompagnée d'une guitare, comme en 1975 lors de son passage au Théatre de la Ville à Paris.
La dictature qui sévit en Argentine entre 1976 et 1983 met un frein à sa carrière. Mercedes Sosa s'exile alors à Madrid et se produit dans les capitales européennes, avec une prédilection pour Paris, au Théatre de la Ville en 1980 puis à Bobino deux ans plus tard. Durant cette décennie, le style musical évolue avec l'apport de synthétiseurs et de sonorités électriques, ouvrant la porte à une nouvelle vague de musiciens.
De retour dans son pays en 1992, Mercedes Sosa est célébrée comme une idole. En l'an 2000, elle remporte un Grammy Award pour l'album Misa Criolla. La chanteuse se produit dans des salles aussi peu ordinaires que le Vatican en 1994 ou le Colisée de Rome en 2002.
Le 4 octobre 2009, Mercedes Sosa s'éteint des suites d'une pneumonie, à l'âge de soixante quatorze ans. Le deuil national est décrété en Argentine.