La légende dit que « Bam », comme on le surnomme dans le ghetto, a fait partie du gang des Black Spades, avant de devenir le leader moral de toute une génération en lançant la Zulu Nation, concept fédérateur et tribal inventé pour donner un idéal à la jeunesse noire urbaine tentée par la délinquance et la drogue.
Pionnier du break
Sa carrière musicale débute dans les années 70 avec le groupe The Organization. Il fait partie du noyau dur des pionniers du rap : Mr Biggs, Queen Kenia, DJ Kool Herc et Grandmaster Flash. Dès 1974, il est avec Kool Herc (DJ mythique de l'âge d'or qui n'a jamais enregistré de disque sous son nom) la première star DJ (disc jockey). À l'époque, les DJs n'utilisent pas encore les machines et créent leurs beats en mixant les breaks de maxis 45-tours. « Je balançais « Sergeant Pepper's », juste le break de batterie : un, deux, trois, BAM, et la foule hurlait. Après, je mettais les Monkees, « Mary, Mary », et ça fonctionnait. Quand je disais aux gens « Vous avez dansé sur les Monkees », ils ne voulaient pas me croire. Je n'aime pas les catégories », raconte Bam.
Planète collaborations
Son maxi, sorti en 1981 avec le groupe Soul Sonic Force, entre dans l'histoire : « Planet Rock », coproduit par Arthur Baker et John Robie, est basé sur l'instrumental du Trans-Europ-Express du groupe allemand Kraftwerk. Véritable révolution, ce morceau influence radicalement le hip hop, basé jusque-là sur le funk, et lui donne une orientation électronique. Afrika Bambaataa collabore alors avec des artistes tels que Planet Patrol (« Play At Your Own Risk » en 1982), Shango (« Shango Message », en 1984), Johnny Rotten, ex-Sex Pistols (« World Destruction», 1984), James Brown (« Unity », 1984) et UB 40 (« Reckless », en 1988).
Auto parodie
Il a entamé une carrière dance en Italie, où il a enregistré l'album The Decade Of Darkness en 1991. Il y reprend James Brown (« Say It Loud »), s'autoparodie sur « Electro Funk Breakdown » ; le 45 tours « Just Get Up And Dance » est extrait du CD. Par la suite, Bambaataa revient sur le label Tommy Boy où sort l'anecdotique Dark Matter Moving at the Speed of Light en 2004. Afrika Bambaataa est un novateur des platines, sa carrière montre qu'il ni un grand compositeur ni un bon interprète.