Toddy Harry Rundgren, né à Upper Darby, dans la banlieue de Philadelphie (Pennsylvanie, États-Unis) le 22 juin 1948, touche sa première guitare très tôt et perfectionne sa technique en autodidacte après quelques leçons particulières. Il développe un goût pour les mélodies riches et sophistiquées des groupes anglais (The Beatles, The Kinks, The Zombies) ou américains (The Beach Boys, The Left Banke) et les productions de Phil Spector comme du label Tamla Motown.
En 1967, après quelques expériences en groupe, il joue de la guitare au sein de Nazz, une formation de garage rock teinté de psychédélisme qui produit trois albums devenus cultes entre 1968 et 1970 et une première version du titre « Hello It's Me ». Mis à l'écart, Rundgren quitte ses camarades pour s'orienter vers la production. Il est alors engagé par le manager de Bob Dylan, Albert Grossman, pour le compte de son label Bearsville Records. Le musicien en profite pour enregistrer ses premiers albums sur lesquels il joue de presque tous les instruments (excepté la basse et la batterie, tenus par les frères Hunt et Tony Sales, futurs Tin Machine avec David Bowie) : Runt (1970) et Runt: The Ballad of Todd Rundgren (1971) font allusion à un groupe fictif.
Le succès mineur de « We Gotta Get You a Woman » permet à Todd Rundgren de persévérer dans cette veine mêlant rock progressif, mélodique, à la fois tendre et rugueux. Parallèlement à ses travaux de producteur pour The Band ou Badfinger (avant de collaborer avec The New York Dolls, Iggy Pop, Patti Smith et Steve Hillage), le multi-instrumentiste méticuleux se partage entre ses propres albums comme le double Something/Anything? (1972), A Wizard, A True Star (1973) ou Todd (1974) et son nouveau groupe, Utopia (Ra, 1977 ; Deface the Music, 1981).
Très productif dans les années 1970, Todd Rundgren espace ses activités lors de la décennie suivante, bien qu'il poursuive ses trois projets de front : Oblivion (1984), avec Utopia, est suivi par POV et A Cappella (1985), pour son propre compte. Après la production de l'album Skylarking (1986) pour XTC et The Psychedelic Furs, il s'attelle à Nearly Human (1989) puis, sous le pseudonyme de TR-i (pour Todd Rundgren-interactiv), aux travaux expérimentaux de No World Order (1993) et The Individualist (1995).
À l'arrivée d'internet, il publie ses nouvelles productions via son site PatroNet, comme One Long Year (2000). En 2004 paraît Liars, avant son engagement dans The New Cars, en remplacement de Ric Ocasek. Il retrouve son studio pour l'album suivant Arena (2008) et part en tournée rejouer l'intégralité d'albums majeurs (A Wizard, A True Star ; Todd ; Healing). En 2011 paraît un hommage au guitariste de blues Robert Johnson et, à l'opposé, un album électronique intitulé (Re)Production. En 2013, l'album State revient à un style pop plus accessible, tandis que son successeur, Global (2015), le voit opérer une fusion dance-rock. Rundgren collabore ensuite avec les musiciens norvégiens Emil Nikolaisen et Hans-Peter Lindstrom pour le projet expérimental et électronique Runddans, paru la même année. En 2017, son nouvel album White Knight compte les interventions de Trent Reznor, Joe Walsh, Robyn, Donald Fagen et Daryl Hall.
