Né en 1977, Jason Newman a pas mal bourlingué dans le Midwest avant de s'installer en 1992 à Minneapolis (Minnesota). C'est là qu'il se convertit à l'Islam et prend le nom d'Ali. Souffrant d'albinisme, maladie génétique provoquant un manque de pigmentation et une cécité quasi-totale, Brother Ali connaît une enfance difficile. Il subit les brimades de ses camarades et connaît les affres du racisme tout autant que les Afro-Américains. Vivre dans l'adversité forge rapidement son caractère et le pousse à devenir rappeur. Il lance alors sa carrière sous le pseudonyme de Brother Ali.
Le rap comme thérapie
En l'an 2000, Brother Ali enregistre une première démo baptisée Rites of Passage. Il en assure la production et l'enregistrement. Vendue exclusivement lors de ses concerts, cette cassette lui ouvre les portes du label indépendant Rhymesayers Entertainment. En 2004, le rappeur livre son premier opus Shadows of the Sun en collaboration avec le producteur Ant (Atmosphere). C'est l'occasion pour lui de décrire son enfance et d'affirmer son identité. Malgré une distribution partielle, ce disque lui permet de se faire un nom dans l'underground hip hop. Shadows of the Sun est complété rapidement par le maxi The Champion EP.
Un succès strictly underground ?
En 2007, Brother Ali signe son deuxième album The Undisputed Truth sur lequel il retrouve le producteur Ant. Il s'agit là encore d'un disque très personnel où le rappeur aborde entre autres ses problèmes de père célibataire suite à son divorce. Distribué par Warner Brothers Music, The Undisputed Truth se place à sa sortie à la 69ème position du Billboard's Top 100. La renommée du rappeur grandit à tel point qu'il obtient des articles élogieux dans les références de la presse américaine The Source et Rolling Stone. Fort de cette reconnaissance, Brother Ali revient en 2009 avec le DVD/EP The Truth Is Here. Il s'engage ensuite dans l'élaboration de Us qui sort en septembre 2009.
C'est de nouveau en septembre mais cette fois en 2012, que Brother Ali sort Mourning in America and Dreaming in Color. Cette fois le rap militant de Brother Ali se rapproche du funk de Sly and the Family Stone ou de la soul de Marving Gaye, pour un indispensable retour aux sources.