Ténor à la voix d'or, éternel beau ténébreux consacré aussi bien par ses chants que par ses films musicaux, Farid El Atrache fait partie des grands artistes de l'Égypte aux côtés de la diva Oum Kalsoum et du compositeur Mohamed Abdelwahab, qu'il dépassera, notamment à l'écran, auprès de la jeunesse arabe. Son nom circule parmi la génération montante du Caire quand une compatriote, la Libanaise Badiaâ Massabni, lui ouvre les portes de son célèbre cabaret au début des années 30, pratiquement au même moment où elle donne sa chance à une danseuse orientale prometteuse, Samia Gamal, qui formera avec Farid El Atrache un couple de légende aussi bien à l'écran que dans la vie, bien que le chanteur, mort célibataire en 1974, eût de célèbres aventures qui ont, pendant des années, animé les rumeurs et alimenté les gazettes.
Sa longue carrière, commencée avec des chansons légères, comme « Ya ritni tar » (« Ah si j'étais un oiseau ! »), s'est épanouie dans des concerts mémorables au cours desquels il faisait montre de ses talents d'instrumentiste. Il commençait en jouant de l'oud puis passait progressivement au chant, sollicitant une participation active du public, appelé à lui répondre d'une façon passionnée.
