L’histoire de ces Strasbourgeois débute en 1988, alors que Alexandre George (chant), Franck George, Eric Kaija Guerrier et Denis Leonhardt sont encore lycéens. Amoureux des arts du spectacle, ils sont aussi amateurs du rock des Beatles et des Rolling Stones et choisissent pour cette raison de baptiser leur formation dans la langue de Shakespeare. Ce sera le Cirque des Gens Qui Pleurent. Non que les quatre musiciens souhaitent faire pleurer dans les chaumières, il s’agit simplement d’indiquer que leurs chansons, comme les arts du cirque, prêtent à rire, à pleurer, à divertir et à faire rêver. Une fois le bac en poche, les membres du Weepers Circus s’investissent dans leur projet, mettant l’accent sur leurs prestations scéniques, de plus en plus inventives. Ils publient un premier EP, Weepers Circus (1995).
Chansons et costumes
Après deux albums, Le Fou et la Balance (1997) et L'Epouvantail (1999), le groupe part en tournée et provoque l’enthousiasme d’un public charmé par ses textes touchants et la richesse de son univers, dans lequel accordéon, piano, clarinette et violoncelle, s’ajoutent aux instruments d’un groupe de rock habituel. Habituel, c’est justement ce que ce cirque musical, dont les influences englobent aussi les musiques tziganes, ne veut pas être.
Ni rock, ni nouvelle chanson française, les Weepers Circus signent en 2000 avec Philips (Universal) et rencontrent Caroline Loeb (artiste, styliste, comédienne, metteur en scène et interprète dans les années 1980 du titre « C’est la ouate ») qui participe à la mise en scène de leurs spectacles et prend en main leurs costumes.
Oiseaux de cirque
Après l’arrivée du batteur Alexandre « Goulec » Bertrand, Weepers Circus participe en 2001 au disque hommage à Brassens, Les Oiseaux de Passage. Leur ré-interprétation de la chanson « Quatre vingt quinze pour cent » est une vraie réussite et marque une nouvelle étape dans la progression lente mais régulière du groupe : sa collaboration avec le compositeur et arrangeur Joseph Racaille.
A la même période, Serge Bégout des Têtes Raides et Olivia Ruiz (qui n’en est qu’aux balbutiements de la carrière qu’on lui connaît aujourd’hui) participent à l’album Faites Entrer, sorti en 2003. Leur cinquième album, La Monstrueuse Parade, puise dans le thème du film Freaks de Tod Browning ainsi que Elephant Man de David Lynch. Il fonctionne comme une fable sur le concept d’anormalité et de différence, à partir de ces « monstres » que l’on exhibait autrefois dans les cirques.
Couleurs et humour noir
En 2007, Weepers Circus signe un nouveau duo avec China Moses, la fille de Dee Dee Bridgewater, à l’occasion de la parution d’un hommage à Michel Polnareff (« Lettre à France »). Puis, Tout N’est Plus Si Noir sort en août 2007. Ces nouvelles compositions élégantes prouvent, plus que jamais, l’éclectisme d’un groupe qui sait puiser dans tous les arts pour porter un regard juste et parfois désenchanté sur la vie, la société, leurs aléas. Ici, le groupe rend hommage à l’écrivain italien Dino Buzzati avec le titre « Le K », s’entoure de Mathias Malzieu de Dionysos et une nouvelle fois d’Olivia Ruiz, rend hommage au « Liverpool » des Beatles, le tout en évitant le recours aux formules trop directes ou galvaudées.
Accompagné de Christian Houllé aux claviers (qui a, par ailleurs, réalisé le clip de « Janvier » en 2006) le cirque des gens qui pleurent est de retour en 2009 pour une tournée et un nouveau spectacle que l’on devine onirique, imagé et coloré, mais comme toujours, teinté d’humour noir. L'album En Concert vient à propos en mars 2009.