Claude Sicre, sorte de saltimbanque toulousain, cherchait une forme de musique qui conciliait toutes ses aspirations : musique de rue, de scène, polyculturelle et propice à l'improvisation et à la liberté d'élocution.
Sa première tentative en compagnie de Daniel Loddo, avec le disque Bastèstas e Cantarias (1986), se révèle très prometteuse. Mais c'est sa rencontre avec Ange B, alias Jean-Marc Enjalbert, qui concrétise la formation des Fabulous Trobadors, en 1987.
Sicre écrivant les textes, Ange B étant une véritable « human beat box », les deux étant complémentaires au chant et aux tambours, c'est un univers sonore complètement inédit qui naît alors. Hip-hop aux accents jamaïcains et occitans, aux croisées des cultures et des époques, un concept étrange qui fut d'abord baptisé « rapatois ».
Dès les débuts, ils côtoient étroitement les Massilia Sound System ou le groupe de rap toulousain Bouducon Production.
L'année 1992 est un succès international avec la sortie de leur premier album Era Pas de Faire.
Leur deuxième album, Ma Ville Est le Plus Beau Park (1995) est suivi d'une tournée européenne et des Francofolies de Montréal.
L'année 1998 est celle de On the Linha Imaginot et 2003 celle de Duels de Tchatches et Autres Trucs du Folklore Toulousain.
En fait, il ne s'agit pas de rap, mais d'une véritable mise au jour d'une culture occitane jusque-là enfermée, par ses propres chantres, dans le ghetto des musiques régionales. Qu'on ne s'y trompe pas : un tel débit de paroles (intelligentes et ironiques) associé à une rythmique primaire, faite d'un tambourin et d'une grosse caisse sourde, faisait déjà partie du patrimoine musical du Moyen âge...
