Clair ne manque pas d’air, en témoigne ce premier album de 12 chansons qui la dévoilent tour à tour pétulante, touchante, joueuse façon Anna Karina, blonde espiègle telle une Nancy Sinatra d’ici, exquise femme-enfant ou ballerine en pull-mohair qui plane bien au-dessus d’une époque trop terne-à-terre.
Il faut dire qu’elle est à la bonne école avec pour chaperon Philippe Katerine, qui lui a composé et écrit sur mesure ce répertoire subtil et réjouissant, réalisant l’album et inaugurant son propre label, Maison magique, dont il porte également le nom.
Dans l’écrin d’un studio vintage, Philippe, son co-réalisateur Victor Le Masne et des musiciens aux pouvoirs élastiques ont déployé ce beau décor musical en trompe-l’œil qui donne l’illusion d’être à Bel Air, Californie, à Rio en 54 ou à Londres en 66. Mais ici rien n’exhale la poussière des antiquités, ça pétille, vrille et fourmille d’idées quelle que soit l’époque. De la pop française un peu délurée et assurément chic dont Clair est l’héritière.
