Une grande figure de la musique afro-américaine, un précurseur du rap, un intellectuel chroniqueur de son temps. Gil Scott-Heron publie poèmes et romans (dont The Nigger Factory) dès l'âge de douze ans puis se lance dans la musique au cours de ses études universitaires après avoir rencontré le flûtiste Brian Jackson en 1972.
Télé révolution
Tous deux pratiquent alors un mélange de jazz et de soul, servant de support aux longs monologues de Gil (comme « The Revolution Will Not Be Televised » en 1974), qui annonce ainsi le rap à venir. En 1976, Gil connaît un certain succès commercial avec une chanson anti-apartheid, « Johannesburg », sur fond de disco.
Ministre de l'information
Il en connaîtra un autre, six ans plus tard, avec « B-Movie », où il se moque ouvertement du président Ronald Reagan. Très respecté par les jeunes rappers, Gil leur conseille cependant sur son album Spirits (1994) de se détourner de la violence. 1994 est aussi l'année de la sortie d'un album en public Minister of Information.
Persécutions
Sa réputation de songwriter de talent se vérifie. Gil Scott-Heron tourne à travers l'Europe avec beaucoup de succès. Il est arrêté et condamné en 2001 pour possession de cocaïne. Libéré en 2003, il est de nouveau condamné en 2006 malgré une infection due au VIH. Depuis 2008, il est de nouveau libre et recommence à donner des concerts. En 2010 sort son premier album studio depuis seize ans, I'm New Here, grâce au soutien de Richard Russell, manager du label XL Recordings. Le retour de Gil Scott-Heron au premier plan est de courte durée. Hospitalisé à New York après une tournée européenne, le musicien succombe à une pneumonie le vendredi 27 mai 2011, à l'âge de 62 ans.