Originairede Vigneux-sur-Seine, dans l'Essonne, Tito Prince ne se destinait pas à la musique mais au football, puisque jusqu'à l'âge de 15 ans, ce grand espoir foulait avec réussite les prés verts jusqu'àce qu'un certain Guy Roux n'essaie de l'attirer dans ses filets au centre de formation de l'AJ Auxerre. C'est à cette période que son destin bascule puisque le footballeur se blesse successivement aux deux chevilles, le laissant sur le flanc de nombreux mois, juste le temps de voir le train du professionnalisme lui passer sous le nez.
Il se passionne alors pour le rap et écrit vite ses premiers morceaux, qui séduisent d'emblée les jeunes de sa cité des Bergeries, dans la banlieue-est parisienne. Devant faire face au scepticisme de ses parents, il poursuit toutefois sa scolarité, caressant malgré tout le rêve de se consacrer à la musique. Un jour, devant sa ténacité, son père lui donne enfin sa bénédiction. Tito Prince va alors franchir les étapes à une vitesse fulgurante, étudiant avec minutie le style des pointures d'outre-Atlantique, de The Game au Wu-Tang Clan, et prêtant une oreille attentive dans l'Hexagone au travail d'IAM, de NTM ou de Secteur Ä.
Il commence à se faire un nom en 2007 grâce à des apparitions sur des compilations, des mixtapes, mais aussi des collaborations avec Youssoupha, Dany Dan, Nessbeal et surtout Ol Kainry avec qui il enregistre le titre « Détruire pour reconstruire », qui finit par arriver aux oreilles de Manu Key, qui avait réalisé les premiers albums de Rohff et du groupe 113, qui va s'impliquer en 2008 dans le street CD de Tito Prince, Le Petit Prince du Ghetto.
Un peu plus tard sort Avant d'Exister, une mixtape qui aurait pourtant pu signifier la fin prématurée de sa carrière artistique, puisque de l'aveu même de l'artiste, il s'était presque résigné, trouvant le chemin trop long et sinueux et devant assumer une nouvelle paternité. Mais son succès inattendu, avec plus de 15 000 téléchargements, lui remet du baume au coeur et le rappeur se convainc alors d'enfoncer le clou avec Un Prince Dans Un HLM, son premier EP paru en 2013, après s'être montré à son avantage en première partie de l'un de ses mentors, Disiz.
Le disque étonne la critique par sa lucidité mais aussi la conscience et la maturité du propos, avec des titres tels que « Hôpital de la Fontaine », « Dr Flow », « Logos », « Housewife » ou encore « Dîner de cons ». Sa technique, son flow, sa production imposent alors un style, conscient et mûr, lui permettant d'aborder des thèmes rares dans le rap tels que l'homosexualité ou la relation avec sa propre femme. En 2014, Tito Prince revient avec une mixtape gratuite offerte à ses fans, Les Prémices de Toti Nation, annonçant la sortie imminente de son premier album studio, Toti Nation, en 2015. Ce dernier intègre directement au coeur de l'été le Top albums hexagonal en 63ème position, faisant souffler un véritable vent de fraîcheur dans le rap français. Assuré par cet accueil, il aborde la suite avec l'idée d'une oeuvre totale. C'est ainsi qu'il publie dès décembre 2016 un deuxième volume : Toti Nation II, un modèle de rap conscient à contre-courant, sur lequel on retrouve au micro Youssoupha et Masta Danger.