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Simon Tong est d'abord le guitariste du groupe The Verve. Lorsque le groupe de Richard Ashcroft se sépare, il rejoint Blur en 2002 et devient très ami avec Damon Albarn, au point de suivre ce dernier dans le projet Gorillaz, en studio (Demon Days en 2005) et aussi sur scène.Quant à la rencontre d'Albarn et de Tony Allen, le premier est un grand amateur de musiques africaines. Créateur du label de musique world Honest Jon's, il est aussi à l'origine des rencontres Africa Express. Le second est Nigérian, batteur et instigateur de l'afrobeat au côté de Fela Kuti. Tous deux ont déjà tenté une collaboration autour d'une célébration des musiques nigérianes. Si leur projet africain est avorté, les deux hommes se retrouvent ici autour d'un projet célébrant la ville de Londres, né de l'imagination fertile du « démon Damon » qui la voit transformée en théâtre des illusions contemporaines.
À cette dream team s'ajoute Brian Burton à la production. Plus connu sous le nom de Danger Mouse, il est le producteur de Gorillaz, Beck et constitue la moitié du duo phénomène Gnarls Barkley. Il souhaite tout mettre en ?uvre pour que cet album londonien prenne vie. Et pour cela, lui et Albarn font appel à l'ancien bassiste de The Clash, Paul Simonon, reconverti depuis des années dans sa première passion : les arts visuels et la peinture.
Le quatuor se réunit dans le studio de Damon Albarn et s'attelle à la tâche herculéenne de donner naissance à cette histoire en douze volets qui, selon Albarn, parle de « ce que signifie être anglais et vivre à Londres aujourd'hui ». Le premier extrait, le bien nommé « Herculean » diffusé sur les ondes fin 2006, dévoile le projet à une presse abasourdie par la réunion d'un tel casting. Est-ce que le résultat tient les promesses ? The Good, the Bad and the Queen sort en janvier 2007 et confirme qu'ensemble, les musiciens ont créé une oeuvre originale et dense. La lourde basse de Simonon (qui signe le travail graphique et visuel du projet) répond à la voix légère et pourtant désabusée d'Albarn, quand Allen et Tong peignent des atmosphères tour à tour éthérées et furieuses. L'album devient disque d'or en Angleterre. Le groupe le soutient et le présente au cours d'une tournée européenne tout au long de l'année 2007.
Alors que le groupe s'est dit dit prêt à retravailler ensemble sur un nouveau disque, Damon Albarn est plus que jamais impliqué dans les activités de son label basé sur Portobello Road, quartier multi-ethnique de la capitale anglaise. Il projette aussi de reformer Blur. Ses diverses activités le mènent à mettre l'avenir de ce groupe entre parenthèses. Il faudra finalement attendre onze années avant de voir réapparaître le nom de The Good, the Bad & the Queen, dans la même configuration, pour l'album Merrie Land (novembre 2018), produit cette fois par Tony Visconti sur des chansons entre folk et rock.