Alvin Nathaniel Joiner naît à Detroit en janvier 1974. Orphelin de sa mère à 9 ans, il encourt les rudesses de son père, d'autant plus que la famille est régie par les principes rigides des Témoins de Jéhovah. Il passe quelque temps dans un centre de redressement d'Albuquerque, au Nouveau-Mexique, où la famille s'est établie depuis quelques années, puis émigre à 17 ans vers la Californie. Il y croise les rappeurs du Likwit Crew (Tha Alkaholiks, King Tee...) et commence à poser quelques rimes sur leurs disques, où il se fait assez remarquer pour se voir offrir un contrat sur le label Loud.
En 1996, un curieux morceau, « Paparazzi », habillé de violons classiques, débarque sur les ondes. Sur ce premier album, At the Speed of Life, un autre titre se fait remarquer : « The Foundation », une chanson qui s'adresse à son fils curieusement nommé Tremayne. Un deuxième album, 40 Days & 40 Nightz, recueille une nouvelle fois l'encouragement des critiques, mais Xzibit reste un rappeur pour happy few, qui travaille avec son posse du Likwit Crew. Mais son flow rocailleux et ses métaphores hardies le font remarquer du roi de la West Coast, Dr Dre. Et Xzibit commence par enchaîner les featurings et son duo avec Snoop Dogg sur « Bitch Please », un énorme tube de ce dernier, l'amène à participer activement au monument de Dr. Dre, 2001 (sorti, en dépit de son titre trompeur, en 1999).
Aussi, c'est tout naturellement que Dr. Dre va produire les deux albums suivants d'Xzibit, qui a intégré sa famille d'artistes. Avec Restless, il décroche son premier Disque de platine et des participations de Snoop Dogg et d'Eminem (qui lui renvoie l'ascenseur après l'avoir invité sur The Marshall Mathers LP un peu plus tôt cette même année), comme celle des légendes new-yorkaises KRS-One et Eric Sermon (EPMD). Lieutenant de ce crew puissant, Xzibit en profite pour faire des apparitions au cinéma liées à sa nouvelle famille : on le voit dans The Wash avec Snoop Dogg et Dr. Dre, dans 8 Mile avec Eminem, dans Eastsidaz de Snoop... Il participe également au fameux Up in Smoke Tour avec les mêmes Dr. Dre, Snoop Dogg, ainsi qu'Ice Cube, Eminem et consorts, donnant lieu au DVD musical le plus vendu au monde.
Man vs Machine, l'album suivant, qui sort en 2002, réunit la même équipe (Dr. Dre, Snoop Dogg, Eminem) mais peine à renouer avec le succès de son prédécesseur, il est « seulement » Disque d'or. Il marque aussi la fin de cette aventure commune avec les poids lourds du rap, dont il s'éloigne alors, en même temps qu'il termine son contrat chez Loud.
Xzibit essaie ensuite de faire aboutir un vieux projet, un groupe nommé Golden State, avec ses amis rappeurs Ras Kass et Defari, mais l'emprisonnement du premier pour conduite en état d'ivresse en repousse l'aboutissement. Un cinquième album, Weapons of Mass Destruction, qu'il produit lui-même, pour un nouveau label, peine à atteindre le Disque d'or. Cette fois, en lieu et place des superstars du rap, il se contente de featurings d'inconnus, à part Busta Rhymes qui apparaît sur « Tough Guy ».
En 2006, l'album Full Circle sort sur un label indépendant, sans le succès d'autrefois. Mais de 2004 à 2007, c'est surtout l'émission de tuning Pimp My Ride, sur MTV, qui lui a assuré une popularité mondiale et apporté nombre de rôles au cinéma. Xzibit tente de remonter la pente en 2012 avec l'album Napalm qui fait référence à son père vétéran du Vietnam. Malgré des productions signées Akon ou Rick Rock, Napalm ne transcende pas la génération actuelle et s'englue à la cent-cinquantième place du Billboard.