Né le 11 octobre 1919 à Pittsburgh, Art Blakey commence son apprentissage de la musique par le piano et apprend lui-même la batterie, influencé par les styles de Chick Webb ou Sis Catlett. Au début des années 1940, il accompagne la chanteuse Mary Lou Williams, joue dans la formation du chef d'orchestre Fletcher Henderson, puis de Billie Eckstine, de 1944 à 1947. Il côtoie les futurs grands musiciens bebop comme Miles Davis, Fats Navarro, Dizzy Gillespie, Dexter Gordon et Thelonious Monk.
Influence de la musique africaine
Premier batteur à faire un séjour en Afrique à la fin des années 1940, Art Blakey est profondément marqué par ce voyage, tant sur le plan musical que religieux. Il se convertit à l'islam et adopte le nom d'emprunt d'Abdullah Ibn Buhaina.
Les Jazz Messengers
Le 21 février 1954, Art Blakey donne un concert mémorable au Birland de New York, avec Horace Silver, Curly Russell, Lou Donaldson et Clifford Brown réunis sous le nom des Jazz Messengers, moment immortalisé sur le disque A Night at Birdland (1954). L'ensemble est reformé sous l'impulsion de Silver l'année suivante, avec Doug Watkins, Hank Mobley et Kenny Dorham. Art Blakey reprend la direction de ce groupe qui deviendra la formation la plus mythique de l'histoire du jazz, laissant quelques standards comme « Moanin' » de Bobby Timmons, « Blues March » de Benny Golson ou « Ugetsu » de Cedar Walton.
Contribuant le premier à donner au batteur un rôle de soliste, Art Blakey mène son ensemble de manière à soutenir le souffle des phrases, et de relancer les chorus. S'étalant sur une période d'une trentaine d'année, la discographie laissée par les Jazz Messengers est, de fait, considérable, incluant les bandes originales du film Les Liaisons dangereuses (1959) de Roger Vadim et Des Femmes Disparaissent (1958) d'Edouard Molinaro, ou les disques Caravan (1962), Thermo (1962) et Straight Ahead (1981).
Leader du mouvement hard bop, les Jazz Messagers d'Art Blakey vont ainsi révéler de nombreux musiciens comme Clifford Brown, Lee Morgan, Freddie Hubbard, Johnny Griffin, Wayne Shorter, Benny Golson, Lou Donaldson, Donald Byrd, Keith Jarett, et plus récemment Branford et Wynton Marsalis, Wallace Roney ou Terence Blanchard.
Carrière parallèle
Art Blakey accompagne régulièrement les membres de la formation sur leurs propres albums, comme ceux de Lee Morgan ou Kenny Dohram. Par ailleurs, Art Blakey enregistre une série de disques devenus indispensables, consacrés aux rythmes africains, dont le fameux Orgy in Rhythm (1957) où se retrouvent trois batteurs et cinq percussionnistes.