Graham Leslie Coxon est né le 12 mars 1969 à Rintein, tout près de Hanovre en Allemagne. Il joue déjà du saxophone et de la batterie lorsqu'il rencontre Damon Albarn en 1989 avec qui il crée The Circus, premier groupe de rock qui le fait opter pour la guitare. Il sera rebaptisé Seymour, puis Blur. Ce groupe devient le fleuron de la Brit pop et produit des albums devenus références tels Parklife (1994) ou The Great Escape (1995). Une discographie qui est pourtant loin de refléter les nombreuses influences de Coxon. Elles incluent aussi bien The Kinks, The Beatles, The Smiths et The Jam que des groupes américains noisy ou lo-fi comme Sonic Youth et Pavement.
Dans l'ombre de Blur
Parallèlement à sa carrière avec Blur, le guitariste et chanteur enregistre ses propres morceaux, qui l'amènent en 1998 à créer son propre label, Transcopic Records. Il publie son premier album solo la même année, The Sky Is Too High. Il semble alors pris d'une frénésie de composition et, alors que son amitié envers ses acolytes de Blur se fragilise (notamment à cause de son propre problème d'alcoolisme), Coxon sort d'autres disques. The Golden D en 2000 (un titre se référant simplement à son accord préféré, le ré), Crow Sit On Blood Tree en 2001, et The Kiss of Morning en 2002. Minimaliste, bruitiste, folk, post-punk, ces albums cathartiques variés lui permettent d'explorer à sa guise son besoin d'expérimentation.
Fin 2002, alors que Blur enregistre l'album Think Tank (2003), le guitariste officialise son départ du groupe. La presse évoque bien-sur quelques batailles d'égos douloureuses, mais en réalité Coxon semble respirer plus aisément, lorsqu'arrive le moment d'assumer enfin une carrière solo déjà bien entamée.
Bonheur, amour et liberté
Happiness in Magazines, sort en 2004 chez Parlophone et le voit revenir vers le style lo-fi qu'il affectionne et lui a toujours permis de faire des « disques maison ». L'année suivante, paraît le DVD Graham Coxon Live At The Zodiac, toujours sur le même label, ce qui laisse présager la fin de Transcopic. Puis, en 2006, Love Travels at Illegal Speeds, est encensé par la presse britannique. Coxon ne se cache plus (derrière ses grandes lunettes caractéristiques) et lâche enfin du leste dans ce disque de rock brut, sous toutes ses formes.
Réconciliation
En 2008, coup de théâtre : après avoir démenti les rumeurs de reformation pendant des années, Coxon et Albarn annoncent la reformation de Blur, elle a lieu au cours de l'été 2009. Avant cela, le guitariste profite du calme avant la tempête médiatique.
Il participe au premier album solo de Peter Doherty (The Libertines, Babyshambles) et l'accompagne en tournée, puis publie en juin 2009 son septième album, The Spinning Top. Produit par Stephen Street (The Smiths, Morrissey), majoritairement acoustique, ce dernier a été enregistré avec les membres de Blur et Peter Doherty. Une preuve s'il en fallait une, que les ex-enfants terribles du rock anglais finissent toujours par grandir. L'année 2012 est celle de la réunion de Blur et d'un huitième album printanier traversé de distorsion et d'expérimentations, A+E, produit par Ben Hillier.