Né à New York, le 16 mars 1949, dans une famille déjà familière du monde du spectacle, Elliott Murphy commence sa carrière de musicien très jeune, car en réalité, et c'est un fait suffisamment rare pour être souligné, Elliott est poussé par ses parents. Il apprend à douze ans la guitare et joue tout au long de son adolescence dans diverses formations de rock et de blues.
Aquashow
A la fin des années 1960, il voyage en Europe où il s'essaye à la comédie et joue dans les rues des capitales Paris, Rome et Amsterdam. Quand il revient au pays, il se fait remarquer en 1973 avec Aquashow, son premier album, dans lequel on retrouve son frère Matthew à la basse. Les musiques et textes, étonnamment matures et travaillés pour un jeune homme d'à peine 25 ans, sont unanimement salués. On situe d'emblée ses compositions entre la fougue de Bob Dylan et le style plus délié de Randy Newman.
Commence alors une carrière d'une prodigieuse productivité. Lost Generation, conçu avec le producteur des Doors, Paul A. Rothschild, sort en 1975. En 1976, il enregistre Night Lights avec Billy Joel à ses côtés (l'année suivante, la chanson « Anasthasia » connaît déjà un beau succès en France), puis Just A Story From America, dans lequel on retrouve Phil Collins. Cependant, même si la qualité de ses albums ne faiblit pas, les ventes, elles, chutent aux USA. Le compositeur, mais aussi et surtout écrivain, met en avant des textes poétiques, qui le coupent rapidement du grand public. Il va dès lors concentrer sa carrière sur l'Europe, et plus précisément la France, où ses disques ont un succès pérenne.
Avec les respects du Boss
En 1982, son album Murph The Surf ne sort d'ailleurs que dans l'hexagone et en Scandinavie. Malgré l'appui de son ami, l'ex-New York Dolls David Johansen, il ne parvient plus à se faire reconnaître chez lui et finit par s'installer à Paris en 1989. Sur le label New Rose, il continue d'enregistrer des albums de grande qualité, avec des textes sensibles, comme sur le disque Après Le Déluge, sorti en 1987. Après Paris / New York en 1993, Elliott Murphy produit le superbe Selling The Gold, en 1995, pour lequel il retrouve un célèbre ami, Bruce Springsteen, sur un duo.
Murphy l'écrivain
Parallèlement à ses nombreuses activités de musicien (environ un disque chaque année depuis le début de sa carrière en 1972, et une centaine de concerts par an en Europe) Elliott Murphy s'est aussi illustré en tant qu'auteur de nouvelles. Citons, par exemple, les recueils Cold and Electric (1989) ou Café Notes (2002) parus sur le vieux continent chez des éditeurs français ou espagnol pour la plupart.
Coeur français
En 1998, il débute une collaboration toujours d'actualité avec le Français Olivier Durand qui devient son guitariste officiel et l'accompagne sur ses incessantes tournées. En 2006, le magazine Uncut couronne Aquashow de « classic album » dans la catégorie folk rock, alors que vient de sortir le positif Never Say Never, qui est en fait un best-of, cadeau à ses fans français, compilant une sélection de ses dix dernières années de chansons, des inédits et quelques performances live.
Les suivants, Coming Home Again (2007) et Notes from the Underground (2008) à l'atmosphère très chaude et intimiste, figurent parmi ses meilleures productions. Elles constituent un exellent moyen, pour ceux qui n'auraient pas encore croisé sa route quelque part en France, de s'initier à l'univers de l'un des plus prolifiques auteurs-compositeurs américain de classic rock, dont on regrette parfois amèrement que la renommée reste inferieure à celle d'un Neil Young, d'un Lou Reed, ou d'un Bruce Springsteen, qui l'invite d'ailleurs parfois dans ses shows parisiens à Bercy et au Stade de France.
Produit par son fils Gaspard Murphy, Elliott Murphy en 2011 bénéficie de la présence du fidèle Olivier Durand et de la collaboration de Kenny Margolis aux claviers. Le plus français des américains tient visiblement toujours la forme et l'inspiration, si le terme de beautiful loser est parfois appliqué à Elliott Murphy, c'est beautiful qu'il convient de retenir avant tout.