Né à Brooklyn, New York, le 21 janvier 1941, Richie Havens reste l'une des attractions des festivals de Woodstock et de Wight en 1969 et 1970, où il chante de sa voix ample et déchirée, « Freedom », repris en choeur par le public. Il séduit aussi par son jeu de guitare particulier : prédominance du pouce, accords du blues à l'open tuning (guitare accordée sur un accord parfait), permettant un jeu percussif de la main droite. Sa voix puissante, au timbre curieux (dû à une absence de dentition supérieure et à une déformation du palais) est immédiatement reconnaissable.
Après une jeunesse passée à chanter dans les clubs de Greenwich Village, Richard P. Havens compose contre la ségrégation raciale et la guerre et sort son plus bel album en 1967, Mixed Bag. Il se fait ensuite connaître du grand public par ses adaptations de Bob Dylan et The Beatles, notamment « Here Comes the Sun ». Durant les années 1970, Richie Havens étend son activité au cinéma. Il joue dans la représentation originale en 1972 de Tommy (d'après The Who) et décroche le rôle principal du film Catch My Soul en 1974, d'après Othello de Shakespeare. En 1977, il joue dans Greased Lightning. Il s'interresse aussi à a question de l'écologie, dans le milieu des années 1970 et co-fonde le Northwind Undersea Institute, un musée océanographique pour les enfants, à City Island, dans le Bronx (New York).
Son apprarition durant le concert des 30 ans de Bob Dylan au Madison Square Garden en 1992 est acclamée par la presse comme l'une des meilleures performances toutes stars confondues. En l'an 2000, Richie Havens n'est pas oublié quand il fonde son label Stormy Forest. Il en profite pour remasteriser et rééditer ses premiers enregistrements. L'année 2003 est celle de la consécration finale par la remise de l'American Eagle Award par Le National Music Council pour sa contribution au patrimoine musical americain. L'année 2008 est soulignée par deux événements : la sortie de son nouvel album Nobody Left to Crown accompagné d'une tournée mondiale et son apparition au Festival de Cannes où il interprète « Freedom » en hommage à Sean Penn. Après cet ultime album, Richie Havens décède d'une crise cardiaque au matin du 22 avril 2013, à l'âge de soixante-douze ans.
