Le visage de cette accorte jeune femme était déjà connu de la France entière quand elle a décidé de se frotter au monde merveilleux de la chanson.
Née à Papeete (Tahiti) le 4 février 1979, Mareva Galanter grandit dans son île lointaine, entre famille (trois frères, une mère polynésienne, un père franco-russe) et sports (équitation, danse et bodyboard, spécialité locale). Mais sous les tropiques comme ailleurs, quand on possède un physique très avenant et des mensurations idéales, on est rapidement repéré. Mareva ne mesure pas encore ce mètre soixante-dix-huit qu’elle affiche aujourd’hui, mais, dès 14 ans, on lui propose de défiler comme mannequin.
À dix-huit, elle part en Corée décrocher le titre de Miss World Island, remporter ensuite celui de Miss Tahiti n’est qu’une formalité. La voici donc candidate naturelle, alors qu’elle commence à travailler localement comme mannequin professionnel, à l’élection de Miss France. En 1999, la voici couronnée, et « délocalisée » en métropole, où elle assume ses obligations. Une fois passé le relais de la tiare, Mareva Galanter suit le chemin que lui a ouvert sa notoriété médiatique : elle anime quelques émissions sur TF1 ou M6, pose pour des calendriers sexy, signe pour représenter une marque de cosmétique… Parallèlement, elle prend des cours de comédie, et joue quelques petits rôles dans des téléfilms ou des films pour le cinéma. Devenue la compagne du couturier créateur Jean-Charles de Castelbajac, celui-ci devient pour elle une sorte de Pygmalion qui lui donne une assise, et une crédibilité dans ses projets que n’ont pas toujours ces « people » qui tentent de créer quelque chose au-delà de leur notoriété.
C’est ainsi qu’en 2006, Mareva Galanter signe un premier album, qui ne remporte aucun succès populaire, mais lui permet de renforcer son image. Ukuyéyé est un disque de reprises, à l’ukulélé, instrument typiquement tahitien, de tubes candides des sixties. Avec toute l’innocence un rien perverse que réclame l’entreprise, elle y revisite du Serge Gainsbourg (« Laisse tomber les filles », « Ne dis rien »), du Jacques Dutronc (« L’Hôtesse de l’air », « Le Temps de l’amour »), du Brigitte Bardot (« La Madrague »), du Nino Ferrer (« Les Cornichons »), du Sheila (« Bang Bang »), et quelques autres pépites exhumées pour l’occasion. Autour d’elle, on note la présence de Jacno, de Silvain Vanot, et du producteur Jacques Ehrhart.
Cet univers de pacotille nostalgique des années formica, elle le consolide en présentant depuis 2007 une émission de scopitones (ces ancêtres sixties des clips) sur Paris Première, et effectuant quelques concerts au Canada, en Russie et au Japon, où l’album est sorti.
Mais en 2008, un deuxième album nettement plus ambitieux vient donner à Mareva Galanter une dimension nouvelle. Happy Fiu réunit une partie de l’équipe du premier disque : Castelbajac, comme inspirateur, et co-auteur de la plupart des chansons. Silvain Vanot est là aussi, qui co-signe deux titres. On croise également Mickaël Furnon, de Mickey 3D, qui écrit une chanson, Jérôme Attal pour un texte, et toujours Jacques Ehrhart à la production.
Mais le choix radical de ce Happy Fiu est d’avoir séduit avec ce projet un trio de choc du jeune rock anglais, Little Barrie, qui apporte ses guitares épileptiques et son allant, renforcés par le clavier de Primal Scream, Martin Dufy.
Avec ce disque, Mareva Galanter n’est plus une chanteuse « récréative », mais une artiste qui va tenter de séduire un public avec ses chansons à elle, au-delà d’une notoriété et d’un personnage de grande brune sexy aux yeux verts.