En 1987, le chanteur Noël Rota, dit Helno (choriste transfuge des alternatifs Bérurier Noir) fonde Les Négresses Vertes, en compagnie d’artistes d’un cirque tout aussi alternatif, Zingaro, et de divers autres groupes hexagonaux , tel Lucrate Milk. Gaby est aux percussions, Begs et Stéphane Mellino (dans le civil négociant en articles de pêche) aux guitares, les percussions sont assurées par Iza Mellino, Gaby et Jean-Michel Biger, la section de cuivres alimentée par Michel Ochowiak et Zach, et on peut également croiser dans cette équipe pléthorique le bassiste Matthieu Paulus, ainsi qu’un deuxième chanteur, Mathias Canavese, qui prend aussi en charge l’accordéon.
La légende est trop belle pour ne pas être authentique : en 1987 donc, cinq de ces hurluberlus tentent de pénétrer dans une discothèque du sud de la France, les cheveux soigneusement teints en vert. Le vigile, d’une violence sémantique tétanisante, les refoule par l’acide imprécation (quoique passablement ésotérique) : « Dehors, les négresses vertes ! ».
Voilà les Négresses Vertes
En 1988 paraît Mlah, produit par Clive Martin (qui a su faire le grand écart entre Queen et Les Wampas). La chanson « Zobi la mouche » (dont un remix signé William Orbit fait le tour du monde), ou l’enthousiasme estival de « Voilà l’été », attirent déjà l’attention de quelques programmateurs de radio futés…et de Madonna qui sollicite le groupe pour le compte de la bande originale du film Dick Tracy.
Le succès patent (350 000 copies écoulées de Mlha), et la fascination exercée par la fine équipe sur le public britannique (qui voit en elle l’archétype d’un rock de mauvais garçons, typiquement tricolore) sont éclipsés par des tensions contractuelles avec le label du groupe.
Succès nombreux
Famille Nombreuse (1991), de nouveau produit par Martin, est l’album de la consécration. « Sous le soleil de Bodega » s’avère particulièrement propice à mettre un peu de chaleur, dans une France qui découvre sa diversité culturelle, et une société multi-ethnique.L’enregistrement suivant, 10 Remixes (ou Les Négresses Vertes, revisitées en 1993, par rien moins que Gang Starr, ou Massive Attack), conforte la renommée du groupe, qui n’est pourtant jamais aussi performant que sur scène.
Drame
Malheureusement, le 22 janvier 1993, Helno disparaît à l’âge de vingt-neuf ans, victime d’une overdose.
La même année, Matthieu Paulus crée la fanfare associative et citoyenne Tarace Boulba.
Les Négresses Vertes n’en poursuivent pas moins leurs productions discographiques avec Zig-Zague (enregistré en 1994 dans le Béarn, et illuminé par le single « Après la pluie »), et l’album en public Green Bus (1996), dont le titre est inspiré par la couleur de leur premier bus de tournée.
La même année, le groupe accompagne Jane Birkin dans une reprise de « La gadoue », composée initialement par Serge Gainsbourg pour Petula Clark.
Machines de studio
L’album Trabendo (produit en 1999 par Howie B, en spécialiste de l’électronique) démontre une nette évolution du combo vers des sonorités plus contemporaines.
2000 voit Les Négresses Vertes honorées d’une Victoire de la Musique. L’année suivante, le groupe propose deux albums en face à face (dont Acoustic Clubbing), le premier offrant des versions acoustiques des très riches heures de l’ensemble, le deuxième des remixes assurés par Alex Gopher, et autres Gotan project.
En 2002 est édité un best of, joliment intitulé Le Grand Déballage. Il précède de quatre années une nouvelle compilation, vidéo cette fois, dénommée A L’Affiche.