On connaissait Emile Sornin le fils, l’élève, celui qui reconnaissait ses pères parmi les pionniers de la pop baroque, progressive et psychédélique, celui qui trouvait en Aquaserge des grands frères de cœur et d’esthétique, auteur en solitaire (ou presque)de la «belle ouvrage rétromaniaque» (dixit The Drone) Rhapsode en 2014. Passé par le metal, le garage, le hip hop, il avait longtemps cherché, brassé, diggé, remontant aux sources avec le sérieux du jeune homme en quête de territoires à occuper. Touche-à-tout insatiable, il signait des clips déments pour Dizzee Rascal ou Disclosure quand il ne battait pas la campagne pour découvrir de nouveaux instruments (le film Le Bon Coin Forever).On retrouve Emile Sornin le (jeune) père, l’artiste adoubé, homme-studio conscient de ses influences essentielles (les BO du cinéma 70’s français -Philippe Sarde, François De Roubaix, Francis Lai –plutôt que celles du giallo italien, les pionniers synthétiques Wendy Carlos ou Mort Garson, la library music façonCamille Sauvage, Claude Vasori et Roger Roger), capitaine d’un groupe de scène aussi dense que soudé. Celui que le producteur Sebastian a appelé au chevet du prochain album de Charlotte Gainsbourg (scoop). Celui qui vient de mettre au monde La Pantoufle.