A la fin des années 1980, Paul Heaton et Dave Hemingway font renaître le groupe mêlent pop, folk et jazz The Beautiful South des cendres de The Housemartins, dont l’histoire s’est arrêtée en 1987. L’un des autres membres, Norman Cook, sera plus tard connu sous le nom de Fat Boy Slim. The Beautiful South se forme à Hull, ville située à l’embouchure du fleuve éponyme au nord-est de l’Angleterre. Un nom qui prouve donc l’ironie viscérale, qui va devenir la marque du groupe. Les deux chanteurs et compositeurs sont rejoints par leur ami Dave Rotheray à la guitare, Sean Welch à la basse, puis Dave Stead à la batterie.
Welcome To The Beautiful South
La chanson « Song To Whoever » (qui se joue des chansons d’amours clichés et finalement creuses) est un hit instantané et atteint la seconde place des charts anglais en 1989. L’album Welcome To TheBeautiful South sort chez Go Discs Records, ancienne maison de disques de The Housemartins, la même année. Leur musique folk, lumineuse et enjouée, constitue un paradoxe volontaire avec les textes souvent noirs. Paradoxe souligné par l’arrivée de la chanteuse à la voix enfantine Briana Corrigan. Le duo amoureux « You Keep It All In » parle, par exemple, de pulsions meurtrières !
Rois des charts
Mais la formule, typique de l’humour noir anglais, popularise le groupe et l’album suivant Choke (1990) contient même leur premier numéro 1 « A Little Time », une autre chanson d’amour qui tourne mal. En 1994, après trois albums et l’arrivée d’une nouvelle chanteuse, Jacqueline Abbott, remplaçant Corrigan partie pour une carrière solo, le groupe publie Carry On Up the Charts. Une compilation qui se classe numéro 1 en Angleterre, devenant même l’un des disques de pop les plus vendus de l’histoire.
La rançon de la gloire
Tordant le cou au stéréotype qui voudrait que la pop anglophone soit futile, le sarcasme systématique de Heaton a parfois donné du grain à moudre aux détracteurs de The Beautiful South. Le songwriter peut en effet produire une chanson lucide et émouvante sur son alcoolisme (« Old Red Eyes Is Back » en 1992), mais aussi être mal-compris (la chanson « 36D », également sur l’album 0898 Beautiful South en 1992, brocardant les premières victimes de la mode, les mannequins, a été prise pour du sexisme).
Privé de rêve américain
Malgré la qualité d’albums comme Blue Is The Colour (qui contient le single folk « Rotterdam Or Anywhere ») en 1996 et Quench en 1999, The Beautiful South a toujours peiné à conquérir le public et donc le marché américain. Puis, les années 2000 marquent un affaiblissement du groupe qui voit son fondateur et leader Paul Heaton partir pour une carrière solo sous l’étrange pseudonyme de Biscuit Boy a.k.a. Crackerman.
The New Beautiful South
Après un nouveau best-of, Solid Bronze – great hits 1989-2001, qui récolte un nouveau succès, The Beautiful South acceuille une nouvelle voix féminine, Alison Wheeler, et publie Gaze (2003), suivi de Golddiggas, Headnodders and Pholk Songs (2004), un album de reprises, et enfin Superbi (2006), qui marque un déclin de popularité.
Mais alors qu’après avoir vendu plus de dix millions d’albums le groupe avait décidé de se séparer au début de l’année 2007, l’année 2009 voit réapparaître Dave Hemingway, Alison Wheeler, David Stead, Damon Butcher (aux claviers), Gary Birtles et Tony Robinson sous le nom de The New Beautiful South. Sans Paul Heaton, le groupe reprend la route et donne une dizaine de concerts à travers l’Angleterre à partir du 24 mars. Ultime preuve de leur impact : la plupart de ces dates a rapidement affiché complet.
