A l'origine du trio, Darren Beale aka Decoder (né en 1974 à Bristol). Ce dernier se fait d'abord la main en composant et en produisant plusieurs morceaux pour des groupes de punk rock à l'école du village bristolien de Weston-Super-Mare. Fort d'un penchant pour la production, il fait ensuite la rencontre de Geoff Barrow, cerveau du groupe Portishead, lequel deviendra son mentor et l'introduira à la musique électronique.
Depuis, Decoder ne quitte plus son Atari et son sample. Il forme d'abord un binôme avec le kid de Glasgow, Markee Substance. Ensemble, ils se produisent dans les clubs de Bristol et du sud-ouest pour des DJ sets. Substance, qui a grandi avec The Smiths, Echo and The Bunnymen et plus tard The Stone Roses et Happy Mondays, se fait un nom en tant qu'instrumentiste parmi la scène émergente de la drum'n'bass. Le duo ne tarde pas à rencontrer Sian Evans (née en 1973) - future chanteuse et songwriter du groupe - à la fin des années 1990. Cette dernière n'a que 16 ans à l'époque et vient tout juste de quitter le foyer familial pour aller vivre de petits boulots à Cardiff et surtout de festivals et autres « parties » dans tout le pays. Tous sont d'avis à mêler leurs différentes sources d'inspiration allant du rock au hip-hop en passant par le jazz, la drum'n' bass et le folk afin de devenir l'un des groupes étendards du trip hop de Bristol - genre en pleine ascension à cette époque. Ils optent dans la foulée pour un nom de baptême combinant deux mots japonais (l'un signifiant neuf et l'autre vieux) : Kosheen.
Leur premier single « Hide U » gravite aux sommets des charts courant 2001 (n°6 au top anglais) et le groupe se voit remettre le Prix du meilleur single lors des Drum & Bass Awards organisés au Royaume-Uni. Radio 1 de la BBC passe le titre en boucle tandis que le gourou de la trance, le DJ John Digweed, fait d'ores et déjà tourner les morceaux inédits « (Slip & Slide) Suicide » et « Catch » dans les clubs électrisés du Royaume-Uni. Resist, coup d'essai du trio à dominante electronica, est publié à l'automne 2001 et atteint la huitième position des charts anglais et la trentième en Australie, Pays-Bas, Belgique et Grèce. Un succès commercial pour le trio, à tel point qu'il en vendra un demi-million d'exemplaires dans le monde. À cette occasion, la bande foule les planches des scènes d'Europe, Australie, Afrique du Sud, Asie et même d'Amérique. Le L.A. Times s'empresse de présenter le groupe comme l'un des quatre meilleurs du moment dans la catégorie electronica.
Le second opus Kokopelli est livré deux ans plus tard et prend une tournure rock empreinte de soul. L'album reçoit une fois de plus les honneurs de la critique - il est notamment nominé aux Brit Awards et grimpe à la sixième place des charts au Royame-Uni. L'univers de la bande devient plus noir et apocalyptique et les paroles d'Evan davantage teintées de subjectivité. Le troisième volet de la série, Damage, voit le jour avec un peu de retard en 2007. Il est la synthèse des deux précédents opus : la touche de drum'n'bass du premier mêlée à la guitare du second. Le mois d'octobre 2012 annonce la sortie de Independence. Un quatrième album publié sur le propre label de la bande, toujours inspiré de l'atmosphère des rave propre aux années 1990.