Le très sociable Robin Pecknold rencontre l'introverti Skyler Skjelset sur les bancs du lycée Lake Washington à Kirkland, banlieue de Seattle, et leur appréciation commune de Bob Dylan et Neil Young les pousse à faire de la musique ensemble. Il faut dire qu'ils ont été à bonne école, la mère de Skjelset écoutait en boucle Hank Williams tandis que le père de Pecknold a fait parti au cours des années 1960 d'un petit groupe de soul au patronyme prédestiné, The Fanthoms.
Ils changent rapidement de nom de groupe, Pineapple étant déjà la propriété d'un collectif proche, et Pecknold choisit Fleet Foxes pour ses sonorités bucoliques rappelant les activités dominicales des Britanniques. Il prend également sous sa responsabilité l'écriture des textes ainsi que le chant, laissant à Skjelset la première guitare.
Phil Ek, producteur de notoriété locale, ne tarde pas à remarquer le style rétro du chanteur et finance la formation afin qu'ils puissent enregistrer une première maquette, le EP Fleet Foxes qui sort en 2006. Il est impressionné par l'ambiance macabre et grandiloquente qui se dégage des textes de Pecknold, tout comme le Seattle Times qui salue la maturité musicale du groupe. Le succès est grandissant mais ne sort guère des portes des salles de concert étriquées. Qu'à cela ne tienne, ils commencent à enregistrer leur premier véritable album début 2007, toujours sous l'égide d'Ek, même si les fonds limités poussent le groupe à continuer dans la cave des parents de Pecknold.
Le bouche à oreille fonctionnant à merveille, ils attirent l'attention de Warner Music, qui les signe via sa filiale Sub Pop aux Etats-Unis et Bella Union en Angleterre le 18 janvier 2008. Ils terminent leur second EP Sun Giant à la même période, même s'il ne sortira que le 8 avril, et repartent en tournée jusqu'en septembre, impatients de conquérir de nouveaux fans.
Le mini-album, faisant déjà la part belle aux harmonies vocales, est très bien reçu par la critique, même si le groupe précise qu'il ne représente que partiellement ses aspirations. Leur prestation au cours du festival SXSW en mars 2008 attire enfin l'intérêt des médias européens. L'auteur Josh Tillman rejoint le groupe, assurant les rôles de batteur et de choeur.
L'album Fleet Foxes sort finalement le 3 juin 2008, et les critiques sont dithyrambiques, considérant l'oeuvre comme un classique instantané au sein du paysage musical américain. Les ventes sont cependant plus fortes en Europe, l'album s'étant écoulé à 200 000 unités après cinq mois et le groupe jouant à guichets fermés en Australie, en Nouvelle-Zélande ou encore au Royaume-Uni, où il permet au label Bella Union d'obtenir son premier disque d'or.
La suite très attendue voit le jour début mai 2011 avec la sortie de Helplessness Blues, dont les harmonies suspendues doivent autant à Crosby, Stills & Nash qu'à The Beach Boys, à l'instar des pièces de résistance que constituent les morceaux « Plains / The Bitter » et « The Shrine / An Argument ». Alors en pleine expansion médiatique, le groupe se disloque : le batteur J. Tillman quitte ses fonctions pour se consacrer à une carrière florissante sous le nom de Father John Misty et les autres membres conviennent d'une pause à la durée indéfinie. Flleet Foxes sort finalement de son silence en 2017 pour un troisième album studio intitulé Crack-Up.