Betty Carter commence par apprendre le piano et le chant en accompagnant son père qui dirige une chorale d’église. Lorsqu’elle découvre le be bop, ce nouveau son lui donne l’étrange idée de reproduire vocalement les lignes instrumentales qu’elle entend dans les solos de Charlie Parker ou de Dizzy Gillespie. A 17 ans, son premier engagement lui est proposé par Gillespie, une étape qui prépare les quatre années à venir dans la formation de Lionel Hampton en tant qu’interprète et compositrice. Elle y développe sa technique de scat qui lui vaut d’être surnommée « Betty Bebop » par Hampton. A l’aube des années 50, elle s’émancipe des grandes formations et débute une carrière de soliste dans les clubs. Parmi ceux qui l’accompagnent, on retrouve des musiciens comme Max Roach, Charlie Parker et Miles Davis. Cette orientation lui donne l’occasion de se produire avec Ray Charles et Sonny Rollins, invitée plus tard en tant que leader dans les plus grands festivals européens. Dès la fin des années 60, elle se lance dans la production en créant son propre label, Bet-Car, et continue de multiplier les rencontres. Une carrière exceptionnelle qui aura couvert plus de cinquante années de l’histoire du jazz, passant du duo au big band, avec toujours cette capacité à suivre les autres solistes en dialoguant avec eux quels que soient les tempos qui lui sont imposés. En 1996, elle enregistre un dernier disque sur le label Verve : « I’m yours, you’re mine ».