Teresa Berganza

L'une des grandes voix d'opéra de son époque, la mezzo-soprano espagnole Teresa Berganza s'est illustrée dans l'art lyrique et des récitals de zarzuelas. Née à Madrid le 16 mars 1933, elle étudie le piano et le chant au Conservatoire royal de Madrid avec Lola Rodríguez Aragón et remporte un premier prix en 1954. Après des débuts l'année suivante en récital, elle apparaît en 1957 au festival d'Aix-en-Provence - où elle reviendra fréquemment - dans Così fan tutte de Mozart, puis à la Scala de Milan et au festival de Glyndenbourne. Interprète privilégiée de Mozart et de Rossini, Teresa Berganza s'illustre dans le rôle du Chérubin des Noces de Figaro et dans celui de Rosine du Barbier de Séville (1960), à l'Opéra royal de Covent Garden à Londres. Ses débuts américains à l'Opéra de Dallas dans L'Italienne à Alger (Rossini) en 1958 sont suivis par des représentations de Médée avec Maria Callas, où naît leur amitié. En 1967, c'est dans son rôle fétiche des Noces de Figaro qu'elle chante pour la première fois au Metropolitan Opera de New York, aux côtés de Mirella Freni et de sa compatriote Pilar Lorengar, avec laquelle elle a enregistré des opérettes espagnoles dans ses premiers disques au milieu des années 1950, avant de nombreux récitals de zarzuelas avec son premier époux, le guitariste Felix Lavilla. Alors que sa carrière lyrique se développe sur les scènes du monde entier, Teresa Berganza est aussi très présente dans les studios d'enregistrement où elle signe avec Alexander Gibson et l'Orchestre symphonique de Londres les albums Berganza Sings Rossini (1959), Berganza Recital (1961) et avec l'Orchestre du Royal Opera House, un remarquable Arias of the 18th Century (1961). Elle participe également à des intégrales d'opéras célèbres comme Le Barbier de Séville (1972), La Cenerentola (1972) et Carmen (1978), dirigés par Claudio Abbado, Don Giovanni (1979) avec Lorin Maazel pour le film de Joseph Losey, ou encore Così fan tutte avec Georg Solti (1974), Les Noces de Figaro avec Daniel Barenboim (1977), Le Tricorne de Manuel de Falla avec Seiji Ozawa (1977), La Vie brève et L'Amour sorcier avec Garcia Navarro (1978) et La Clémence de Titus avec Karl Böhm (1978). En 1989, la mezzo-soprano qui inaugure le nouvel Opéra Bastille de Paris lors d'un récital de gala avec Placido Domingo, reprend le rôle de Zerline (Don Giovanni) au Palais Omnisports de Bercy, puis chante en 1992 à l'Exposition universelle de Séville ainsi qu'à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques. Après son retrait de la scène en 2008, Teresa Berganza enseigne le chant à l'École supérieure de musique de la Reine Sofia à Madrid et donne des classes de maître à travers le monde. Membre de l'Académie des Beaux-Arts (1995) et dotée de plusieurs autres distinctions comme un Prix d'honneur de l'International Opera Awards (2018), la mezzo-soprano décède le 13 mai 2022 à l'âge de 89 ans.