Joe Bataan

Surnommé « King of Latin Soul », Joe Bataan a réalisé une synthèse des rythmes latins, de la soul, du jazz afro-cubain et du funk. Né Bataan Nitollano d'une mère afro-américaine et d'un père philippin à Spanish Harlem (New York City), le 15 novembre 1942, il quitte la vie des gangs du quartier pour former en 1966 le groupe Joe Bataan & the Latin Swingers, placé sous l'influence de la soul et du boogaloo, un style de R&B latin créé par la communauté porto-ricaine. Signé en 1966 par Fania Records, le pianiste autodidacte réalise sous son nom une série d'albums dont Subway Joe (1967), Gypsy Woman (1967, avec la reprise à succès du titre homonyme de The Impressions) et Riot! (1968), récompensé par un disque d'or. Tenté par la soul la plus suave avec Sweet Soul (1970) et Singin' Some Soul (1972), Joe Bataan réalise une fusion des rythmes caribéens et des sons urbains sur Mr. New York and the East Side Kids (1971), Saint Latin's Day Massacre (1972) et Salsoul (1973), tourné vers le funk, avant de créer le label Ghetto Records et de signer avec Salsoul Records. Il reprend « The Bottle » de Gil Scott-Heron dans Afrofilipino (1975) et connaît un succès disco-rap avec le hit « Rap-O Clap-O » (1979), classé n° 2 aux Pays-Bas, où il est invité à la télévision. En retrait de la scène musicale après l'album Bataan II (1981), le musicien travaille comme éducateur dans le quartier de son enfance, puis revient en 2005 à la demande du producteur Daniel Collàs pour Call My Name, sorti sous l'étiquette espagnole Vampi Soul, tandis que la compilation The Lost Session - New York 1976, parue en 2010, exhume des morceaux inédits. Honoré en 2014 par un Lifetime Achievement Award décerné par la Filipino American National Historical Society, Joe Bataan continue de se produire à travers le monde et d'enregistrer avec ses groupes Setenta ou The Barrio Boys.