C'est dans les années 1980 à Ivry-sur-Seine, dans la banlieue sud-est de Paris, que l'étudiant en économie et guitariste Hocine Hoss Hallef (né en 1964) rencontre Frédéric Franchitti (né en 1969). Un bras handicapé interdisant à ce dernier la pratique d'un instrument, il se consacre au chant.Naissance d'un groupeAu mois de janvier 1994 et avec le bassiste Jean-Baptiste Djib Mory (né en 1970), le guitariste Franck Pilant et Laurent Doc Muller (né en 1969) à la batterie, est créée la première mouture d'Aston Villa. L'appellation est à tiroir, allusion directe à l'un des plus anciens clubs de football anglais, basé à Birmingham, mais également à l'Aston Martin, voiture emblématique d'une certaine culture britannique, et à Francisco Pancho Villa, hors-la-loi devenu général de la révolution mexicaine du début du XXème siècle, ce qui traduit les préoccupations sociales du groupe.Bonne nouvelleAyant fortement impressionné plusieurs labels par des concerts ravageurs, Aston Villa a l'opportunité d'enregistrer dans l'urgence un premier album sans titre (annoncé par le single « Bonne Nouvelle ») au mois d'avril 1996. La notoriété du groupe traverse la Manche, et les musiciens se voient à plusieurs reprises invités à assister à des matches de leurs homonymes footballeurs. Durant pratiquement deux années (jusqu'en octobre 1997), Aston Villa tourne sans cesse, se produisant en France bien sûr, mais également au Québec, en Suisse, en Belgique et jusqu'en Argentine, ouvrant des soirées pour le compte de Bryan Adams, ZZ Top ou Deep Purple. Mais les ventes de l'album (15 000 copies), décevant leur label, ils sont congédiés.ExtraversionLe groupe met alors à profit les mois qui suivent pour préparer un nouvel album, qui sort en avril 1999. Extraversion inclut une reprise du « J'Aime regarder les filles » de Patrick Coutin. On en entend à satiété le single majeur (« J'en rêve ») sur les ondes, mais, là encore, les résultats de ventes, trop modestes aux yeux du marché (20 000 exemplaires), font d'Aston Villa de nouveaux orphelins de label. Le quintette se console là où il s'avère le plus efficient : sur scène. Aston Villa travaille alors ponctuellement avec le bassiste Cyril Denis (qui rejoint par la suite Louis Bertignac). Toujours en 1999, Pilant quitte le groupe (et rejoint l'équipe d'Alain Souchon), remplacé par Nicolas Muller (frère de Laurent), et l'année suivante, c'est au tour d'Hoss de tourner le coin.Live 1C'est donc un quatuor (agrémenté sur scène de percussionnistes, et d'un joueur de...boomerang) qui édite Live Acoustic (produit en janvier 2001 par Dominique Blanc-Francard), riche d'une reprise de Nirvana (« All Apologies »). Le disque intègre les classements de vente (il se vend à plus de 70 000 exemplaires) et on l'entend à la radio. Aston Villa séduit désormais par sa musique sombre et inspirée. Le groupe participe alors à de nouvelles tournées, et est honoré en 2002 par la Victoire de la musique de l'Artiste découverte de l'année, cérémonie au cours de laquelle le leader du quatuor dit son fait au marché du disque en général, et aux maisons de disques en particulier.Etrange disqueFranck Pilant, resté en bons termes avec le groupe (devenu Astonvilla en un seul mot), produit avec Renaud Létang (ingénieur du son de Souchon et producteur de Manu Chao) Strange (2002), où Franchitti, plénipotentiaire au chant, donne toute sa mesure, en particulier dans « Prière », chanson offerte par Jean Fauque (parolier d'Alain Bashung). L'album se vend à 45 000 copies. Malheureusement, le départ de Laurent et Nicolas Muller (qui rejoignent Louis Chédid) contraint les musiciens au silence jusqu'en 2005.Live 2Le recrutement du batteur Greg Baudrier, du bassiste Damien Habouzit (qui remplace Djib, handicapé à la main gauche par un accident de moto) et du guitariste Manu Baroux, permet alors l'enregistrement du très électrique et immédiat De Jour Comme De Nuit, produit par l'Américain Dan Presley (qu'on a pu voir aux manettes derrière Cali). La même année, Franchitti participe à un duo (« Faudra que tu me rêves ») avec la chanteuse franco-scandinave Maïdi Roth. C'est en 2008 qu'est édité l'album Live (enregistré lors de concerts à Annecy), considéré comme un Best of en public.
En 2014, après une période de silence, c'est dans une nouvelle mouture que revient Astonvilla, désormais composé de Frédéric Franchitti, du guitariste et bassiste Tony Halet et du batteur et programmeur Greg Baudrier plus, sur scène, le multi-instrumentiste Aurélien Barbolosi. Le groupe fête ses vingt années d'existence au studio Davout pour l'enregistrement de l'album Joy Machine qui sort au mois de mai sur son label Twicky Records.