"Si tu savais" comme Roma Luca aime être libre. Si vous saviez comme ses chansons le disent, à demi-mot le performent, par leurs chutes, leurs ruptures, le travail invisible qui déjoue l’attente et orchestre l’inattendu. L’EP "Invisible figure", qui sortira en février 2025, c’est cela, des textes soutenus par une précision rock. Des morceaux aiguisés à l’allure nonchalante, une sagacité impertinente.
Libre, cela s’éprouve dans le chant : la voix, replacée pour ce nouveau projet, continue de faire entendre les émotions, celles que disent les textes et les autres, ineffables.
Roma Luca fait de la musique depuis toujours, basson, chant, guitare classique et électrique, puis en autodidacte, où elle écumait les jam session. Il y a eu des essais, des rencontres, des glissades. Il y a eu Ottis Cœur, duo joyeux et rageur dont les chansons vivaces ont détonné dans le répertoire français des années confinées. Aujourd’hui, l’univers que Roma Luca déploie abolit cette vingtaine où elle papillonnait, jeunesse curieuse oblige. Maintenant tout est en place.
Libre c’est cela : revendiquer tant PJ Harvey que Barbara, tant Bashung que Cabrel. C’est exiger que la pure expression prenne corps dans des sonorités noise et des textures multiples. Libre, c’est cultiver l’expé, l’alternatif mais aussi la chanson, avec ses évidences.