Chanson emo-queer, rock bipolaire qui peut passer brutalement du majeur au mineur.
Sébastien Delage ne tient pas en place, il travaille tout le temps dans son studio-studio. Un album par an depuis qu’il a entamé sa carrière solo.
Delage a définitivement enterré la vie potentielle prof d’anglais et vie normée. Sa banlieue, il ne veut pas l’avoir quitté pour rien.
Avec son 3e album Turbostérone, Delage gagne en confiance et assume d’autres bouts de lui. Les voitures, les jeux vidéo, c’est pas qu’un truc d’hétéro. Delage nous propose un voyage en cinémascope d’un temps vintage aux amours simples, d’un temps d’avant mais où la nostalgie n’a pas sa place.
Delage nous plonge dans ses souvenirs banlieue-voiture-d’occasion pour continuer son exploration sociale et poétique de la question homo/pd/gay
Une exploration du désir et de l’identité avec leur contradiction, osant complexifier sa musique, prendre les mots avec le sérieux qu’ils appellent. Des mots qu’il assume avec leur grossièreté et leur vérité.
Dans ce troisième album, il abandonne en partie sa timidité qu’il cachait depuis le départ dans une surexposition volontaire et décomplexée pour affiner et même affirmer l’identité et la culture plus subtile des homos ; culture qui se trouve aussi dans l’amour des voitures et des films de « garçons ». Une revendication « pédé », comme le revendique aussi les féministes d’un droit sur les territoires des hommes, les « vrais ».
L. Bigórra