Née le 30 juillet 1958 à Bexleyheath, dans le Kent (Angleterre), Catherine Bush se met rapidement au piano. Imprégnée par la musique folk qu'écoute sa famille, elle compose ses premières chansons à l'âge de 14 ans. C'est à cette époque, en 1973, qu'un ami de la famille, Ricky Hopper, prépare une maquette des musiques de la jeune chanteuse afin de les faire écouter à un ami d'enfance, David Gilmour. Le guitariste et chanteur de Pink Floyd, admiratif devant son talent de chanteuse et la qualité de ses compositions, décide d'organiser une séance d'enregistrement plus conséquente pour la présenter à sa maison de disques.
Peu convaincu, le label EMI mettra un peu de temps avant de signer Kate Bush. Gilmour devant même préparer une deuxième maquette qui, cette fois, s'avérera décisive. C'est donc en 1978 que sort le premier album The Kick Inside, rassemblant des chansons écrites au cours de son adolescence, parmi lesquelles « Wuthering Heights », son premier single, qui se classe numéro un à sa sortie, et « The Man With A Child In His Eyes ». L'album rencontre un énorme succès outre-Manche. Mais au-delà de ce succès commercial transparaît l'étonnant maturité d'une artiste pourtant jeune. La même année paraît son deuxième album Lionheart, empreint d'un romantisme délicat et d'une recherche sonore faisant écho à la musique ambient et au rock progressif lointain.
L'année 1979 est celle de sa première et unique tournée à travers la Grande-Bretagne et l'Europe, The Tour Of Life, comprenant vingt-huit dates. La musique, mais aussi la mise en scène théâtrale et la danse, qu'elle a pratiquée avec Lindsay Kemp, l'ancien professeur de David Bowie, sont au coeur du spectacle présenté par Kate Bush. De même, cet univers onirique est très présent dans ses apparitions télévisées ou les vidéo-clips qu'elle tourne pour les singles. Malgré tout, le succès des concerts ne suffit pas à combler les pertes financières d'une tournée au coût prohibitif. Elle réservera par la suite ses apparitions scéniques à de rares occasions, pour des concerts de charité ou des évènements ponctuels.
Le troisième album Never For Ever, qu'elle coproduit, voit le jour en 1980. Principaux succès du disque, « Babooshka » se classe n° 5 au Royaume-Uni (n° 4 en France), tandis que « Army Dreamers » et « Breathing » se classent n° 16. Encouragée par Peter Gabriel, qu'elle rencontre au cours d'un concert, Kate Bush prend en charge tout l'aspect artistique de ses disques, dévoilant une ambition qui s'étend sur l'album suivant The Dreaming (1982), qu'elle produit entièrement (« [...] avec The Dreaming, je me suis complètement laissée absorber dans le processus de la création d'un disque. Je prenais en charge la production : ça a été très important mais très dur pour moi. J'avais des choses à prouver »).
L'accueil est mitigé mais trois ans plus tard, le succès est au rendez-vous de l'album Hounds Of Love, qui reste la pierre angulaire de sa carrière. Celui-ci, enregistré dans son propre studio et avec l'aide de l'échantillonneur Fairlight, qu'utilise également Peter Gabriel, offre les hits « Running Up That Hill » (n° 3 au Royaume-Uni, classé dans tous les pays et pour la première fois aux États-Unis), « Hounds Of Love » (n° 18) et « Cloudbusting » (n° 20), assortis de vidéo-clips sophistiqués. L'année suivante, elle participe au succès de l'album So de Peter Gabriel, avec qui elle partage la chanson « Don't Give Up », témoignage d'une complicité musicale évidente.
Terrée dans son studio, Kate Bush peaufine The Sensual World (1989), enregistré avec ses fidèles musiciens, tel David Gilmour. L'accueil critique, très favorable, pallie au succès mitigé du morceau-titre et des deux autres singles « This Woman's Work » et « Love And Anger ». Publié quatre ans après, The Red Shoes (1993), lui est inspiré par la comédie musicale du même nom. Le titre « Rubberband Girl » se classe n° 12 au Royaume-Uni, comme sa reprise de « Rocket Man » pour l'album en hommage à Elton John, Two Rooms. Le décès de sa mère durant l'enregistrement de The Red Shoes éloigne davantage Kate Bush du public. Hormis de rares apparitions discographiques, comme sur l'album-hommage à George Gershwin,The Glory Of Gerswhin (1994), pour lequel elle interprète « The Man I Love » avec Larry Adler, la chanteuse se consacre à l'éducation de son fils Bertie, né en 1998.
Cette absence discographique d'une décennie est mise à profit pour composer la matière de l'album ambitieux qu'est Aerial (2005). Divisé en deux parties, il comprend des chansons incarnant des personnages, tel Elvis Presley dans « King Of The Mountain », et une suite conceptuelle autour du cyle de la journée, du lever au coucher du soleil. Sa voix, toujours reconnaissable, s'associe aux différents styles musicaux empruntés, de l'inspiration de l'époque Renaissance au flamenco, en passant par les touches électroniques. Dans une interview de février 2006, elle déclare : « C'est difficile de garder son propre espace. Moi, je me considère comme un écrivain. On ne me voit peut-être pas comme ça, mais c'est ma vision. Et un écrivain a besoin d'avoir les pieds ancrés dans la réalité. Ma famille, ma vie domestique sont incroyablement importants et essentiels à mon travail.[...]. »
Artiste farouchement indépendante, Kate Bush a montré la voie à un grand nombre de chanteuses se réclamant de son influence. Sa volonté de ne s'entourer que de proches collaborateurs, tel le bassiste et ingénieur du son Del Palmer, de même que sa recherche sonore continuelle, sont des aspects importants de sa méthode de travail en studio. Le temps n'a pas de prise sur la chanteuse, qui réapparaît en 2011 avec le projet Director's Cut, réunissant des titres de ses deux albums précédents, ré-enregistrés pour l'occasion. La même année suit l'album original 50 Words For Snow, centré sur la thématique hivernale, dans lequel Elton John entonne « Snowed In At Wheeler Street ».
À la surprise générale, trente-cinq ans après son unique tournée, c'est sur scène que revient Kate Bush en 2014, à la faveur du spectacle Before The Dawn, présenté à l'Hammersmith Apollo de Londres et donnant lieu, deux ans plus tard, au triple album audio du même nom.