L'histoire commence en 1987. Originaire d'Alger et bassiste du jazzman Jeff Gardner, Youssef Boukella vient de débarquer à Paris. Le raï est alors sur le point de conquérir le public français au-delà de la communauté maghrébine. Très rapidement, Youssef se fait remarquer aux côtés de Cheb Mami et de TakFarinas.
Mais c'est à partir d'un lieu de répétition en banlieue que va se construire l'idée de l'ONB autour de Youssef et de quatre chanteurs, en 1995. Larbi Dida, ex-chanteur du Raïna Raï ; Fateh Benlala qui a dû quitter la situation explosive d'Alger où il a été formé dans la tradition du chaâbi ; Aziz Sehmaoui, jeune Marocain habité par la tradition des Gnawa ; Kamel Tenfiche, né en France où il s'est imprégné de rap.
Personnalités clé dans l'évolution de la musique du groupe, le saxophoniste des Sixun Alain Debiossat, le guitariste Olivier Louvel, le claviériste Jean-Baptiste Serré, musiciens français, et Tewfik Mimouni apportent respectivement les couleurs du jazz et du rock.
Le concept humoristique d'Orchestre National de Barbès est créé par une petite équipe bien décidée à dynamiter les vieux clichés méprisants sur les Maghrébins, avec son nom : la Bougnoule Connection.
Le secret de la réussite de l'ONB réside dans l'extraordinaire faculté à se servir pour la construction de son répertoire des improvisations de chaque musicien pendant les concerts. Le public, impliqué dans la danse, joue également son rôle et le succès de l'ONB est confirmé par un premier album live, Barbès, sorti par Virgin France en 1997.
Ce premier disque est immédiatement suivit de concerts à la Cigale et à la Grande Halle de la Villette, puis d'une tournée passant par les festivals du Printemps de Bourges, les Musiques Métisses d'Angoulême ou de la Jeunesse d'Ivry-sur-Seine, qui confirment les talents de chacun.
Ils confortent leur succès en Europe et aux Etats-Unis, en juillet 1998, avec une apparition lors du Summerstage Festival de Central Park à New York.
En 1999, le second album, Poulina, entérine le départ de Larbi Dida, remplacé par Medhi Askeur. Ils se produisent à l'Olympia, au Zénith de Paris la même année.
Alik, troisième album, sort enfin en 2008. Album de la maturité et de mutation, il est composé par Youcef Boukella, Kamel Tenfiche, Tewfik Mimouni et Medhi Askeur, et rend hommage à trois grands chanteurs algériens : Mohamed Larbi (dit Cheikh Mamachi), Slimane Azem et Mohamed Mazouni. Mais l'ONB est désormais un collectif de douze musiciens, et sont donc présents également Fatah Benlala, Fathellah Ghoggal à la guitare knopflérienne, Khlif Miziallaoua, Ahmed Bensidhoum aux percussions, Michel Petry à la batterie ou Mustapha Mataoui aux claviers.
Douze individualités qui apportent chacun une touche particulière, et le résultat mêle des sonorités et influences aussi multiples que le raï, le gnawa, le chaâbi, le rock ou le groove. Mais pour eux, rien n'égale la scène où ils peuvent laisser pleinement libre cour à leur tempérement festif et au bonheur de jouer.
