Prendre son temps. Pour Cotonete, un art de vivre. Quinze ans d’existence avant que leur
premier album ne voit le jour en 2019, les parisiens ont pris le temps d’apprécier la vie et les
heures passées ensemble sur scène. Un temps qui, sous le groove Brésilien de leur jazz-funk
hommage à Azymuth, à Jorge Ben, et à d’autres, donne forcément l’impression de s’écouler
moins vite qu’à l’accoutumé. Trois ans sont passés et, après quelques maxis, arrivé le moment
de donner un successeur à Super Vilains.
Et là, le temps s’est accéléré.
Huit musiciens en vase clos, Guts aux manettes de la production et de la réalisation, l’idée de
départ d’une semaine de résidence pour faire érupter les idées est finalement devenue aussi
celle de l’enregistrement. Travail à flux tendu, nuits raccourcies autant que le délai imparti,
Cotonete a dû retourner à son avantage ces conditions peu favorables.
Sept jours pour tout faire. Mission difficile quand on aime prendre son temps.
Dans ce studio de l’Est de la France où Cotonete avait monté le camp musical, le toit s’est
rapidement et distinctement détaché dans le paysage enneigé Puis toute la bâtisse s’est
dessinée. Trop de chaleur interne à contenir pour permettre aux flocons de s’accumuler.
Car, quel que soit le climat, quel que soit l’endroit, dans le groove, les cuivres, les claviers et
les guitares, c’est toujours le Brésil des 70’s qui chauffe le cœur musical de Cotonete. Pour
ce nouvel album, ses vannes se sont grandes ouvertes, en sortie comme en entrée.
Dangereusement exposé aux solis, le jazz-funk auriverde des parisiens s’est aussi laissé
pénétrer par la soul du dandy à dreadlocks Omar. Pris dans une boucle hypnotique avec le
soulman made in USA Leron Thomas, c’est guidé par la voix Sabrina Malheiros, qu’il a opéré
une fusion cuivré entre samba et funk intransigeant Avec Gystere, il a pulsé dans une
atmosphère plus disco.aux claviers rétro-futuristes. En réinterprétant un thème de Francis
Lay, il a connu l’aventure palpitante et les émotions cinématographiques aussi trépidantes
que poétiques.
De conditions climatiques peu favorables, Cotonete a enregistré un album qui s’évade en ligne
droite vers l’ouest, traverse l’atlantique, termine sa course dans le sable fin d’une plage située
sous l'équateur.
D’une semaine à combattre les aiguilles d’une horloge qui les rapprochaient toujours un peu
plus de l’échéance, mis sous tension créatrice, ils ont pensé et réalisé ce deuxième album
avec une liberté totale. A contre-courant des diktats à suivre pour en remporter une, il est une
victoire pour leur musique. Une Victoire De La Musique.
Car, en dépit des tempêtes à traverser, Cotonete restent ces Super Vilains qui s’en sortent
toujours à la fin.