Fils d'un médecin généraliste originaire du Congo, Kamini Zantoko est né le 8 décembre 1979. Il grandit dans le village de Marly-Gomont, patelin perdu au fin fond de l’Aisne, caractérisé par sa population hétéroclite (« 95% de vaches et 5% d’habitants », dixit le rappeur). Pas évident de grandir à la campagne et encore moins lorsque l’on est le seul enfant noir du village. Dès l’enfance, Kamini doit faire face aux préjugés et remarques sur sa couleur de peau. Aujourd’hui, c’est ce vécu qui fait la matière principale de ses compositions.
Rap sur tracteurVolontaire et ambitieux, Kamini sait, depuis toujours, qu’il veut faire carrière dans la musique avec comme but la création de sa propre société de production. Après un bac S et l’obtention d’un diplôme d’infirmier, il se jette à l’eau avec la chanson « Marly-Gomont ». C’est en 2006, après un tournage en rase campagne d’environ deux semaines pour un budget dérisoire de 100 euros, que le clip est envoyé aux majors. Accessible uniquement avec un lien privé, la vidéo se retrouve rapidement dans toute les boîtes mail et les forums de discussions de la toile. Pour la petite histoire, il s’avère que la première personne à avoir mis en ligne le clip soit une stagiaire d’une major, amusée par le contenu et le clip en lui-même. Il n’en faut pas plus pour lancer le buzz qui très rapidement est relayé par tous les médias : nouveau phénomène à la mode, Kamini est de tous les plateaux télévisés.
Le single, sorti le 13 novembre 2006, est un succès populaire et vaut à l’artiste un Disque d’or en quelques semaines à peine. Plébiscité par les internautes, adulé par les médias, récompensé par l’industrie par une Victoire de la musique, Kamini est reconnu même à l’étranger : le premier décembre, il est élu parmi quinze personnalités « personnalité de l’année née sur le Web » par Time Magazine.
Dans la continuité du succès du premier single, le deuxième extrait « J'suis blanc » qui traite de racisme et de préjugés, avec beaucoup d'ironie est lui aussi un tube. En mai 2007, sort finalement son premier album, Psychostar World, qu’il présente sur scène lors de concerts et festivals.
Loin d’être un rappeur pré-fabriqué, Kamini est un artiste complet : auteur, compositeur, interprète et réalisateur de ses propres clips. OVNI dans le paysage du rap français, Kamini ne rappe ni sur la cité (puisqu’il n’y a jamais vécu) ni à grand renfort de bling-bling et de grosses voitures. Il se sert de sa marginalité pour se différencier et s’imposer non pas comme « un rappeur campagnard » qui n’y connaît rien, mais comme un rappeur conscient et engagé dénonçant une réalité qu’il vit au quotidien – une réalité campagnarde, donc, et non pas urbaine et banlieusarde.