Le grand public connaît Lynnsha sous un nom de scène aussi félin qu’exotique, mais c’est sous le patronyme un peu plus prosaïque de Sophie Jordier que naît la future chanteuse, le 4 janvier 1979.
Plus près de Dieu
Née en métropole française, la petite Sophie n’en descend pas moins d’une famille martiniquaise pur jus et, surtout, fortement enracinée dans la musique. Nièce de Jean-Philippe Marthély, chanteur de Kassav’, la jeune fille commence à chanter dans son enfance, dans un contexte religieux. Son père, directeur de chorale, la pousse à donner de la voix à l’église ; la petite y prend goût et, à l’adolescence, participe à un groupe de Gospel, baptisé du doux nom d’Endlessly.
Machine à zouk
Malgré les prétentions d’éternité suggérées par son nom, le groupe ne dure pas, mais Sophie persévère et se produit comme choriste pour divers chanteurs afro-caribéens. Bénéficiant de nombreuses opportunités dans le milieu du Zouk grâce à ses relations familiales, elle réalise, grâce au soutien du chanteur-producteur Kaysha dont elle est devenue amie, les premières parties d’artistes comme Zouk Machine ou Tanya Saint-Val. Mais, parallèlement à ses prestations Zouk, Lynnsha développe également sa carrière dans le registre du R’n’B, en intégrant en 1997 le groupe Baby Norton, avec lequel elle réalise la première partie de Usher.
Sans rivale
Lord Kossity la remarque et collabore avec elle en 2001 sur le titre « Lova Girl ». En 2003, le grand public a l’occasion de découvrir Lynnsha, avec le titre « Ma Rivale », interprété en duo avec Lady Sweety sur l’album Dis l’heure 2 Zouk. Après le succès de cette chanson, c’est un autre rappeur, Passi, qui fournit à Lynnsha l’opportunité de démarrer une vraie carrière solo, en produisant en 2004 son premier album.
A 2
Grâce au rappeur, la chanteuse développe considérablement un sens de l’écriture que ne lui avait pas apporté son expérience de choriste. Se voulant éclectique dans son inspiration musicale, Lynnsha refuse de se laisser enfermer dans un genre et revendique sa position aux frontières du R’n’B et du zouk, sans compter des influences pop et soul, et des participations lorgnant du côté du rap. L’année suivante, un mini-album, Tandem, propose plusieurs nouveaux titres compilés avec des morceaux déjà présent dans le premier opus.
Sucré-salé
En 2008, Lynnsha revient avec le single « Je veux que tu me mentes » et l’album Elle & moi , qui se classe en première semaine dix-neuvième du hit-parade français. D’un charme indéniable, Lynnsha doit maintenant s’extraire de la gangue des faiseurs de R’n’B français, et prouver que le Zouk’n’B (voire le Z’B’Rap) est un mélange qui a du goût.