La vie a continué, depuis 2008 et la sortie du Chemin des dames, le dernier album en date d’Hervé Paul. Un disque en forme de défi, à la tonalité résolument acoustique, avec lequel celui qui, au mitan des années 80 au sein du groupe Floo Flash, griffait les peintures du Gibus avec les riffs « welleriens » de sa Rickenbacker, semblait avoir clos un chapitre musical de sa carrière en solo, lancée sur les radios en 1988 avec Une autre vie. La vie, donc, a continué, un peu moins fort peut-être, laissant le compositeur mettre ses talents de « song doctor » au service d’autres voix que la sienne. Jusqu’à ce que le hasard, en la personne du producteur américain Mark Plati (metteur en sons de deux albums pour David Bowie à la fin des années 90) lui offre, en toute amitié, l’opportunité de réaliser un rêve qu’il n’avait jamais osé faire : enregistrer un nouvel album, à New York de surcroit, avec des musiciens dont il pensait les noms devoir rester sur les pochettes des disques d’Elvis Costello ou de Bruce Springsteen. Le batteur Pete Thomas ou le claviers Charlie Giordano, entre autres, artisans de la couleur très anglo-saxonne du cinquième album d’Hervé Paul et de Puisque la vie continue, le premier single à en être extrait. Un hymne aux possibles que la vie peut vous offrir au moment où vous vous y attendez le moins (« c’est quand tout est éteint qu’une lueur jaillit au loin ») emmené par des guitares mordantes et le V8 d’une section rythmique taillée pour les highways qui permet à son auteur de retrouver sa place au sein du club, très select, des songwriters rock de la chanson française.
Fred Valion