Derrière ce pseudonyme d'adorable marsupial se cache en fait un Canadien d'origine chinoise, Eric San. Né en 1975 à Vancouver, il débute la musique par l'apprentissage du piano avant de découvrir adolescent les mythiques platines Technics SL 1200 à la fin des années 1980. Le futur Kid Koala s'entraîne alors sans relâche et fini par signer sur le label anglais Ninja Tune en 1997. Basé sur un travail de collage et d'assemblage de samples, Kid koala s'inspire autant du hip-hop old school que de la relecture contemporaine de Coldcut. L'exemple parfait de ce mélange étant le morceau du duo anglais remixant « Paid in Full » d'Eric B and Rakim, « Seven Minutes of Madness ».
La rencontre entre ces légendes de la platine n'est pourtant pas fortuite. Le turntabliste s'est en fait débrouillé pour s'incruster avec sa première mixtape, Scratchappyland, dans le bus de Coldcut lors de leur tournée à Montréal en 1996. Après écoute, les fondateurs de Ninja Tune sont bluffés par sa technique ; ils n'hésitent pas une seconde et publient la mixtape en juillet 1997. On le retrouve ensuite sur la compilation Return of the DJ avec le titre « Static's Waltz ».
A partir de cette date, Kid Koala devient un membre éminent de Ninja Tune. Son premier album, Carpal Tunnel Syndrome publié en février 2000 devient rapidement une référence dans le monde des DJ. Il s'essaye ensuite aux collaborations prestigieuses avec Dan the Automator ou Gorillaz et sort Some of My Best Friends Are DJ's en 2003. Après un album live, la canadien poursuit avec l'album au titre clin d'oeil Your Mom's Favorite DJ en 2006. L'année suivante, la collaboration avec le turntabliste expérimental Martin Tétreault donne naissance à Phon-O-Victo. La paternité lui inspire par la suite Space Cadet en 2011 avant de se lancer dans un retour aux sources avec 12 Bit Blues. Composé exclusivement avec un sampler E-Mu SP 1200, machine indispensable des productions hip hop des années 1990, l'album se veut « à l'ancienne », sans utilisation d'un logiciel de séquençage. Toutes les pistes ont été jouées en temps réel sur la machine, sur fond de boucles blues revisitées, mêlant nostalgie, virtuosité et sons contemporains.