Christopher George Latore Wallace est né le 21 mai 1972 à Beford-Stuyvesant, dans le quartier de Brooklyn, à New York. Fils d'une enseignante de maternelle Voletta Wallace et de George Letore, soudeur et politicien à ses heures perdues, qui l'abandonne à l'âge de deux ans, le petit « Biggie » réussit une carrière scolaire impressionnante, empilant les récompenses en anglais au Queen's College of All Saints. Cela ne l'empêche pas de commencer à vendre de la drogue à partir de 12 ans, à l'insu de sa mère. Et d'hériter du surnom qu'il adopta à l'âge de dix ans en raison de sa large silhouette.
Malgré d'évidentes facilités, il cesse de se rendre à l'école à 17 ans, préférant poursuivre ses trafics illicites, pour finalement être arrêté en 1991 pour vente de crack, passant neuf mois en prison. Cette peine n'entame pas la volonté de « Biggie » de faire carrière dans le rap. Il réalise une cassette démo sous le nouveau patronyme de « Biggie Smalls », en référence au film de gangster de Sidney Poitier, Let's Do It Again (1975). Mister Cee, ancien DJ de Big Daddy Kane, tombe dessus et la diffuse dans le tout-New York rap. La revue The Source le fait figurer dans sa célèbre colonne « Unsigned Hype » en mars 1992. Sean « Puffy » Combs, directeur artistique d'Uptown Records, entend ladite cassette et signe sans attendre le rappeur prodige. « Biggie » apparaît ainsi pour la première fois en compagnie de ses camarades de label Heavy D & the Boys sur « A Buncha Niggas ».
Sean Combs se fait remercier de ses services peu de temps après cette première signature... Qu'à cela ne tienne, il monte son propre label Bad Boy Records et prend « Biggie » sous son aile, alors que ce dernier continuait son trafic de drogue à côté pour entretenir sa fille T-Yanna, née le 10 août 1992. « Biggie » collabore avec Mary J. Blige pour « Real Love », sous son nouveau nom d'artiste The Notorious B.I.G. (Business Instead of Game), le pseudonyme précédent étant déjà utilisé.
En 1993, son premier maxi « Party And Bullshit », extrait de la bande originale du film Who's The Man, retentit sur toutes les ondes new-yorkaises. Il est suivi en juillet 1994 du premier couplet du remix de « Flava In Ya Ear » de Craig Mack. C'est à cette occasion la première apparition de The Notorious B.I.G. dans une vidéo. Le 4 août 1994, il épouse la chanteuse Faith Evans seulement dix jours après l'avoir rencontrée lors d'une séance photo pour le label Bad Boy. Quatre jours plus tard, il connaît son premier succès en solo avec le fantastique maxi « Juicy »/« Unbelievable », qui ouvre la porte à son premier album Ready To Die. Ironiquement, pour un album au son très dur, ce sont des morceaux où les voix féminines sont les plus présentes qui font son succès. « Biggie » continuera de collaborer avec des artistes de R&B durant sa (courte) carrière, quand il n'utilise pas ses amis d'enfance de la Junior M.A.F.I.A.
Devenu le nouvel ambassadeur de la Grosse Pomme, l'année 1995 est celle du sacre pour The Notorious B.I.G. qui apparaît sur la couverture de The Source en juillet. Mais c'est également celle du début de la querelle avec la frange rap de la côte Ouest, Tupac Shakur alias 2Pac l'accusant avec Puff Daddy d'être à l'origine d'un échange de coups de feu le soir du 30 novembre 1994, alors qu'ils partageaient les mêmes studios d'enregistrement.
L'enregistrement du second album au titre prémonitoire, Life After Death, devient problématique quand The Notorious B.I.G. interrompt les séances pendant dix-huit mois, en raison des tensions fortement palpables dans les deux camps et à la suite d'un accident de voiture l'obligeant à se déplacer avec une canne. Le 7 septembre 1996, Tupac Shakur décède des suites d'une fusillade à Las Vegas : les rumeurs de l'implication de « Biggie » sont immédiates. Hypothèses qui partent dans tous les sens à la suite du meurtre de The Notorious B.I.G. à Los Angeles, en pleine promotion de son album, le 9 mars 1997. Leurs meurtriers n'ont jamais été identifiés.