Né en 1974 dans le village de Mintaba en pays Bassa, au sud-ouest du Cameroun, Blick Bassy grandit à Yaoundé,
capitale du pays. Issu d’une famille nombreuse, il rejoint son village natal à l’âge de dix ans, auprès de ses grands-
parents, pendant deux années au cours desquelles il fait la connaissance des coutumes, des musiques et de la
culture traditionnelles, de même que les activités agricoles, la chasse et la pêche, pratiquées au pays. Là, il va
apprendre la musique par lui-même et se familiariser peu à peu avec les rythmes traditionnels et certaines
pratiques comme le chant Bolobo ou l’Assiko, une danse accompagnée d’une musique jouée par des guitares et
des percussions. Un riche apprentissage qui l’incite dès l’âge de 22 ans à fonder le groupe Macase, au croisement
du jazz, de la soul et de la culture bantou, dans lequel il chante et joue des percussions. Le groupe connaît le
succès au Cameroun dès son premier album Etam (1996), suivi de Doulou (2002), couronné par une tournée de
près de 150 concerts autour du monde entre 2003 et 2004.
Blick Bassy décide toutefois de voler de ses propres ailes et d’entamer une carrière solo avec l’album Léman
(2009), enregistré dans le studio de Salif Keita à Bamako. Ce premier essai remarqué est suivi par Hongo Calling,
publié en 2011, un album qui, tout en s’inspirant de ce rythme traditionnel de la culture bassa, explore les liens
entre l’Afrique et le Brésil à travers la géographie de l’esclavage. En 2015, l’album Akö, au croisement du blues
et du folk, revisite la vie et l’héritage du bluesman Skip James, et permet à Blick Bassy de toucher un plus large
public. Un succès qui se confirme avec 1958 (2019), consacré à la mémoire et à la figure politique et culturelle
de Ruben Um Nyobe, héros de la résistance anticoloniale camerounaise, exécuté par les forces françaises en
1958. Un album suivi d’une longue tournée mondiale et couronné par le Grand Prix Musique du Monde de la
Sacem et récompensé en tant que meilleur album (catégorie Afrique) aux Songlines Awards.
Au fil des années, l’artiste a enchaîné des centaines de concerts à travers le monde, tout en enrichissant la palette
de ses créations artistiques. En 2016, la publication de son premier roman Le Moabi Cinéma (Gallimard), une
œuvre aux confins du réalisme et du fantastique, consacrée à la jeunesse désœuvrée du Cameroun, est couronné
par le Grand Prix Littéraire d’Afrique Noire. En 2019, il collabore avec le trio soul jazz Roseaux puis, un an plus
tard, avec le groupe électro britannique Disclosure, sans oublier le trio de musique contemporaine SR9. Ces
deux dernières années, on l’a aussi vu aussi tourner avec Bikutsi 3000, un spectacle de musique et de danse
qu’il a lui-même mis en scène suite à une commande