Le Français Olivier Conan est l'instigateur du club musical Barbès Café à Brooklyn. Pour satisfaire sa dévotion totale à la musique, Olivier Conan fonde le label Barbès Records, sis dans les locaux du Barbès Café devenu une véritable institution new-yorkaise. Ses goûts musicaux le portent vers les musiques du monde revisitées, que ce soit les fanfares balkaniques ou le folklore sud-américain. Ce voyageur curieux tombe lors d'un de ses voyages au Pérou sous le charme de la chicha. Le nom chicha dérive d'une boisson andine, tandis que musicalement c'est une variation locale de la cumbia colombienne. Apparue dans les années soixante, la chicha péruvienne remplace l'accordéon traditionnel par la guitare sous l'impulsion du groupe Los Destellos.
Devenue un genre majeur au Pérou, la chicha se pare d'abord d'accents psychédéliques d'époque, puis évolue en fonction des modes jusqu'à aboutir à la technocumbia dans les années quatre-vingt-dix. Olivier Conan décide d'en donner sa propre version et fédère Joshua Camp (clavier, chant), Karina Colis (percussions), Nicholas Cudahy (basse), et Neil ochoa (percussions), lui-même se réservant la guitare à quatre cordes dite cuatro et le chant. Sonido Amazonico débarque en 2008 sur le labeel Barbès Café et attire vite l'attention sur les sonorités festives de la chicha.
Chicha Libre récidive en mai 2012 avec Canibalismo qui passe joyeusement différents thèmes - dont La Chevauchée des Walkyries de Richard Wagner - à la moulinette chicha. Le groupe célèbre cette sortie par une tournée internationale qui passe par le New Morning à Paris le 30 juin, et connaît son apothéose le 13 juillet au Barbès Café à New York pour une retraite aux flambeaux assaisonnée à la chicha.