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Après avoir suivi un début de formation musicale en famille -sa mère est organiste et pianiste- le jeune Willie Smith choisit à son tour d’apprendre le piano. A partir de 5 ans, il se produit en club dans plusieurs villes des Etats-Unis, dont New York, et du fait de la Première Guerre mondiale, il part pour l’Europe sous l’étendard de l’armée américaine. C’est à cette époque qu’il est surnommé « The Lion » par ses camarades militaires, titre qu’il gardera dorénavant sur la scène du jazz. Après la guerre, les dates en club et les prestations diverses font de lui un musicien très populaire, mais aussi une référence pour les pianistes qui s’initient au jazz et à l’art de l’improvisation. Lorsque Duke Ellington lui rend hommage en composant « Portrait of the Lion », Willie Smith le remercie à son tour en écrivant le non moins célèbre « Portrait of the Duke ». Un geste qui illustre bien ce musicien dont la finesse, l’humour et le charisme font de lui un prince de la scène. Facilement identifiable, il ne se présente jamais sans une canne, un cigare en bouche et coiffé d’un chapeau distingué. En dehors du jazz, il affiche par ailleurs une connaissance très pointue de la musique classique européenne, dont il s’inspire pour jouer et composer sa propre musique. En concert, il aime transformer un simple récital en un cours d’initiation à l’histoire de la musique noire américaine, ou en démonstration de théorie musicale sur le piano stride et le ragtime de Harlem.
photo : © William Gottlieb / Redferns