Ty Garrett Segall est né à Laguna Beach, au nord de la Californie, le 8 juin 1987. Son enfance ressemble à celle de n'importe quel gamin de San Francisco : il pratique le surf, le skate board et écoute inlassablement du rock garage et psychédélique. À une différence près : doté d'une curiosité et d'une énergie étonnantes dès son plus jeune âge, il écrit très vite sa propre musique.
Epsilons, Superstitions, Black Time, Party Fowls... C'est avec ces jeunes groupes de rock indépendant de la région, notamment de Laguna Beach, que Ty Segall s'illustre comme auteur-compositeur-chanteur et guitariste. En 2007, il publie un premier album sous son seul nom, Horn the Unicorn, sur le label indépendant Wizard Mountain. L'année suivante voit la sortie d'un deuxième opus, Ty Segall (Castle Face Records). Mais c'est en 2009 avec Lemons (Goner Records) que Ty Segall commence à se faire connaître en écopant d'une enthousiaste retombée médiatique.
Outre d'autres incursions en collectif, il co-écrit l'album Reverse Shark Attack (2009) avec un ami de longue date, Mikal Cronin. Ses albums suivants, Melted (2010), Live in Aisle Five (2010) ainsi que Goodbye Bread (2011) sont tous soumis aux bons soins du label de Memphis, Goner Records, spécialisé dans le son garage. Ty Segall fait désormais partie du paysage rock alternatif américain aux côtés de The Black Lips ou The Soft Pack. Ce qui ne l'empêche pas de multiplier les projets, tous animés par la même passion d'un rock abrupt et néanmoins sensible.
En 2012, à l'âge de 25 ans, il est à l'origine de pas moins de trois albums. D'abord Hair, avec le musicien White Fence, de son vrai nom Tim Presley, publié en avril exclusivement au format cassette, support favori de Segall. S'ensuit en juin Slaughterhouse avec son propre groupe de scène (constitué de Charlie Moonheart, Emily Rose Epstein et du fidèle Mikal Cronin), le Ty Segall Band. Puis son sixième album solo baptisé Twins pour le mois d'octobre.
Entre temps, le musicien s'est fait repéré par le fameux label Drag City (Bill Callahan, Richard Bishop...) qui semble bien décidé à exposer sous le feu des projecteurs cet artiste hyperactif. Devenu la coqueluche de la presse rock (il fait même la couverture de Rock&Folk), Ty Segall continue sur sa lancée avec l'album Sleeper, étonnament semi-acoustique, sorti en août 2013. À la même époque l'année suivante, les dix-sept titres de son successeur Manipulator marquent le retour de l'enfant terrible à l'électricité du rock garage.
En 2016, il réunit une fine équipe de musiciens (Mikal Cronin, Kyle Thomas, Emmett Kelly, Evan Burrows et Cory Hanson) pour mettre sur pied Emotional Mugger, un disque unissant le garage rock et le rock psychédélique tout en ménageant une place de choix aux mélodies. Il embarque ensuite pour une intense tournée aux États-Unis. Mais il ne reste jamais très longtemps éloigné des studios et revient en janvier 2017 avec un nouvel album homonyme, pour lequel il a réuni un groupe complet qu'il baptise Freedom Band, dans lequel figure toutefois le fidèle Mikal Cronin. Pour ce disque tout en contrastes, entre chansons d'amour et espiègleries pleines de guitares fuzz, Ty Segall s'est attaché les services de l'un des ingénieurs du son les plus respectés du rock alternatif, Steve Albini (Pixies, Nirvana). Après une nouvelle série de concerts, les mêmes musiciens retrouvent le studio pour l'enregistrement de l'album suivant Freedom's Goblin (2018), riche de dix-neuf titres.