On ne dira jamais assez combien la sensibilité et la vulnérabilité d’un artiste sont aussi ses plus précieux trésors. Il en va ainsi pour Al.Hy, jeune chanteuse et pianiste surdouée, révélée très tôt au grand public (elle a seulement 17 ans en 2012, année de la première édition de The Voice). Médias, spectateurs et professionnels s’accordent immédiatement sur un point : son identité si singulière marque à la première écoute — timbre grave et puissant, registre vocal ample et lyrique — et au premier regard — jeu de scène très expressif.
Dotée d’un talent précoce mais aussi flamboyant (où l’étincelle de génie épouse celle de la folie), Al.Hy propose en réalité tout ce que le public peut attendre de plus fort de la part d’un artiste de variétés : un style inédit, l’excellence musicale, une réinvention permanente, la modernité et un monde à part. Certes, elle ne correspond pas aux standards des charts, mais la jeune Nordiste peut aisément prétendre, au travers de ses deux précédents opus et de ses nombreuses reprises, au titre d’auteur-compositeur la plus avant-gardiste et, cependant, la plus populaire, de ces dernières années. N’est-ce pas ce qu’on a dit, dans un passé pas si lointain, d’un Freddie Mercury (pour la modularité de la voix), d’une Tori Amos (piano-woman surdouée) ou d’une Kate Bush (pour l’imagerie féérique) ? Toutes ces égéries féminines qui, au fil des décennies, ont apporté fraîcheur et innovations (mélodiques, thématiques et figuratives) au paysage de la pop internationale.
