New album "The Ballroom Tape" - Available 04/26
Ici, les mélodies ne sont jamais tout à fait douces et les contes
de fées n’existent que pour faire la part belle aux monstres et
autres démons qui hantent son univers. Haunted Days c’est
l’histoire d’une passion, d’une rencontre comme on croiserait son
destin : un dimanche de pluie devant Young Guns 2.
Playlisteur avant l’heure, ce jeune autodidacte délaisse rapide-
ment Bon Jovi et, aidé de son walkman et de sa platine double
K7 offerte à Noël, compile durant son adolescence des enreg-
istrements loufoques. Le goût du sample et du field recording
également bien présent, c’est ainsi qu’il développera un art du
son propre à sa sensibilité.
La beauté réside dans le réalisme qui transcende la musique, ici
esthète et faite de mélancolie grande classe : Au loin dans une
forêt où les souvenirs errent, un orchestre fantomatique distil-
lant des notes surannées dispute la vedette à la programmation
implacable d’une boîte à rythme que l’on croirait dotée d’intelli-
gence artificielle.
On pourrait même y croiser Mark Z. Danielewski côtoyant
Tristan Egolf ou encore Patrick Bateman donnant la réplique
à Arturo Bandini sur fond de “Midnight, the stars and you” d’Al
Bowlly & Ray Noble. Influence discrète sur ce premier album
solo, le jazz des années 30 vient traverser les paysages sonores
et le rap post-rock de James Reindeer, puis côtoyer le compos-
iteur James Leyland Kirby (aka The Caretaker) et frôler le label
Anticon, laissant sur son passage les traces d’une nostalgie
fantasmée, mais non subie, des souvenirs éronnés, confinés dans
ces onze titres à la froide beauté. Nul besoin de château ou de
voitures à cheval dans ce récit, car on navigue à la vitesse d’une
impulsion de launchpad, à travers les jours ; hantés donc, tour-
mentés même... Mais tel est le prix de la poésie.