« Tout à fond, c’est vos réglages ? » Noise rock joué à 200 km/h dans la mauvaise direction, beats lo-fi épileptiques, spasmes saturés. Tout est oublié, rien n’est à venir, laissez rentrer les monstres, ce soir aucune nourriture n’est autorisée. Red City Noise c’est le calvaire et les rêves d’un homme, la bétise et le génie d’un primate sous électrochoques. Un pas de plus en direction du vide, extinction rouge, à la fin il ne reste rien.
Aussi déliquescent qu’incisif, Red City Noise dévoile un patrimoine génétique proche de celui de l’excellent Stolearm, mixture incandescente et névrotique de digital hardcore épileptique (Oil Feyz, Seax Junkzy) et de synth-rock fiévreux dopé à l’indus et aux distos droguées d’un psychédélisme sans concession. Trent Reznor y croise le fer avec Alec Empire, les hymnes martiaux aux beats lourds et frontaux (Dirty Baby, Gone With The Wild) y côtoient des titres plus insidieux aux relents délétères (Hunter&Jack, Neurotransistor) et autres instrus aux allures de fuite en avant (MoistFry), et tandis que se télescopent scratches hip-hop flamboyants et guitares shoegaze maladives sur l’épique Pass Out In Red, les requiems dance-punk de ces rescapés du tournant des 80s/90s finissent par esquisser en filigrane les angoisses d’une jeunesse désabusée dont le (blue dildo) blues ressemble à s’y méprendre à la dernière marche d’un condamné. ~ Indie Rock Mag