Cela fait plus de vingt ans qu’Annika vit à Paris, mais c’est depuis 2004 que cette diplômée de l’ENSAPC a délaissé l’art plastique pour devenir musicienne. Son premier album, Chromatic (2015) apporte une bouffée d’air frais au sein de la scène pop hexagonale. Son successeur, She (2017) est une affirmation artistique, où la voix d’Annika habille des sonorités synthétiques devenues sa marque de fabrique. Entre temps, elle co-fonde le studio d’enregistrement Afternoon Session avec Edith, et ses talents de compositrice comme de musicienne s’illustrent chez Jane Birkin, Hey Hey My My, Jean Guidoni, Polar, Kaolin, Cali ou encore Olivia Ruiz. 2020. Nouvelle décennie, nouveau chapitre. Même la nuit a demandé trois années contre vents et marées, où il s’agissait avant tout de détourner les ondes négatives pour trouver de bonnes vibrations, prendre de la distance quant à ses compositions, se lancer des nouveaux challenges et prendre le temps de les relever. C’est avec ce troisième album qu’Annika Grill signe un manifeste de pop catchy, à la fois exigeante et accessible, comme pouvaient l’être les tubes des Cardigans dans les années 90. Les influences, elles, sont éclectiques, à l’image de la vaste culture artistique d’Annika Grill, marquée par les rythmiques et dissonances du tout dernier album de David Bowie, Lazarus, mais aussi amatrice de Billie Eilish, Agnes Obel, Beth Gibbons, Connan Mockassin, Nina Simone, Jay-Jay Johanson, James Blake ou encore Damon Albarn. Leurs points communs ? Habiter leurs convictions musicales par une ambition pop. Dans Même la nuit, les mélodies prennent leur envol, servies par le groove de la basse et par le charisme des synthétiseurs. L’organique s’allie au pouvoir des machines, et la voix d’Annika se libère totalement. Une lueur dans l’obscurité de notre époque tumultueuse comme de nos mélancolies intimes, une lueur impossible à oublier... même la nuit