Hors des modes ? Pas vraiment.
Hors du temps ? Non plus.
Lyre Le Temps, c’est l’histoire d’un groupe à part. Un groupe qui prend son envol en 2007.
Ludo, alias Ry’m, fait ses classes dans la prestigieuse école Berklee à Boston, avec des profs comme Prince
Charles Alexander et Quincy Jones. Des mentors qui apprennent au jeune chanteur que la magie ne suffit
pas, et que rien n’accompagne mieux le talent que le travail acharné. « Prince Charles m’a appris qu’on
pouvait faire beaucoup avec pas grand-chose, à l’américaine ». Ludo s’en souvient lorsqu’il travaille la
formule secrète de Lyre Le Temps et qu’il peaufine son savant mélange de hip-hop, d’électro et de jazz
swing.
En 2010, le groupe trouve sa formation définitive : un trio comportant, en plus du chanteur et pianiste
Ludo/Ry’m, Rhum One le machiniste et le DJ Q, scratcheur émérite. Ludo sait où il veut aller. « Le nom du
groupe vient de la constellation de la lyre, on a ajouté “le temps” parce qu’on avait envie de mélanger les
époques. Jazz gospel, électro, hip-hop, trois étapes différentes de la musique. Le swing apporte un élément
dansant à notre musique ».
Le groupe tourne à travers le monde, enregistre un premier opus, se découvre un public. « Au départ on
pensait pouvoir se débrouiller tout seul, on a une fan base sur internet et on a monté notre label, French
Gramm, sur lequel on a sorti “Lady Swing”, notre premier album. On en a vendu 7500, on a donné 250
concerts en moins de trois ans » explique Ludo.
Mais le travail de Lyre Le Temps finit par payer : Believe Recordings s’intéresse à leur cas et propose de
prendre le relais pour le toujours difficile deuxième album. Avec une équipe de distribution solide derrière
lui, LLT peut se concentrer sur l’essentiel : créer, écrire, surprendre. Très vite titré Outside The Box, que
l’on pourrait traduire par « hors des sentiers battus », le nouveau disque affiche tranquillement ses
ambitions. « Sortir un album en France en 2013, c’est un challenge. Surtout que cet album n’est pas à ranger
dans une case hip-hop, électro ou jazz. J’espère que ça pourra rentrer dans les trois. Notre fraîcheur est dans la
fusion de ces styles musicaux. La cerise sur le gâteau, c’est la présence d’une section de cuivres, d’un
contrebassiste, d’un batteur, d’un pianiste, de choristes. Une équipe qui ramène de l’humanité dans cette
électronique qu’on a l’habitude d’utiliser. Une belle expérience pour des autodidactes comme nous » raconte
Ludo.
Quentin, alias DJ Q, pose des scratchs frénétiques et pertinents sur les instrumentaux façonnés avec
Rhum One, et Ludo pose ses lyrics anglais. Les titres sont riches, variés : « The Mission » retrace l’histoire
du groupe, « Lindy Hop » invite le groupe de Birmingham Electro Swing Circus tandis que « Swing
Machine » fait dans l’électro swing. « Looking Like This » et « Rob The Banker » sont les deux premiers
singles, la carte de visite en attendant l’album.
La surprise, c’est « Rock’n’Roll », une folie façonnée pour la scène. Ludo : « On était obligé d’avoir un
morceau comme ça. J’aime bien crier, j’aime beaucoup le rock, et je me disais qu’on n’avait pas cette couleur
qu’on voulait inclure. Ce côté agressif, festival, c’est la nuit, c’est le dernier morceau et il faut que tout brûle.
Le final dubstep de ce titre, c’est le rock & roll de l’année 2013 ! » Lyre Le Temps est prêt à en découdre. C’est
clair, leur projet Outside The Box ne tiendra dans aucune boite.
Power trio entre électronique et hip-hop furieux, ce groupe en pleine ascension ne revendique qu’une
seule étiquette : celle de l’éclectisme.
Olivier Cachin