Née le 29 janvier 1946 à Muskegon dans le Michigan, Betty Haskins grandit à Détroit où elle se découvre une passion pour la soul et la country.
Remarquée par le producteur local Johnny Mae Matthews, elle enregistre son premier disque « My Man - He's A Lovin' Man » à seize ans et embarque pour des tournées avec Ben E. King, Clyde McPhatter et Otis Redding. À la suite d'autres simples comme « You'll Never Change » ou « Witchcraft in the Air », Betty LaVette décroche son premier hit en 1965 avec « Never Let Me Down Easy », devenu un favori chez les mods anglais.
Malgré d'autres tentatives pour une multitude de labels, la chanteuse ne retrouve pas le succès avant d'être recueillie par Atco (Atlantic) qui lui ouvre les portes des studios Muscle Shoals pour l'album Child of the Seventies dont est extraite sa reprise du récent « Heart of Gold » de Neil Young en 1972. Retombée dans l'oubli, la gloire soul va de comédie musicale (Bubblin' Down) en retour disco avec « Doin' the Best I Can » (1978). Son passage chez Motown où elle rebaptise son prénom Bettye et enregistre Tell Me A Lie (1982) n'est pas plus concluant.
Il faudra attendre l'an 2000 pour voir Bettye LaVette resurgir par la grâce d'une compilation de ses premiers titres intitulée Souvenirs, suivie de plusieurs anthologies. Redécouverte et armée d'un contrat avec le label Anti, cette grande interprète à la voix rauque rattrape le temps perdu par une suite d'albums aussi majestueux les uns que les autres. Premier d'entre eux, I've Got My Own Hell to Raise produit par Joe Henry en 2005 surprend par ses reprises de Dolly Parton, Lucinda Williams, Aimee Mann et Sinéad O'Connor. Suivent The Scene of the Crime en 2007 et le plus original Interpretations: The British Rock Songbook en 2010. En 2012, Thankful'N'Thoughtful sublime des chansons de Neil Young, Bob Dylan, Gnarls Barkley ou The Pogues (« Dirty Old Town »). En 2018, elle consacre tout un album aux chansons de Bob Dylan, classiques ou non, intitulé Things Have Changed.