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Née en 1959 dans la région du Bas-Saint-Laurent, Claire Pelletier commence certes à chanter très jeune mais ne compte pas en faire sa carrière. Au contraire, c’est vers l’océanographie et la biologie marine qu’elle se tourne une fois inscrite en fac. Entamant une carrière de respectable spécialiste de la faune sous-marine, Claire Pelletier ne parvient pas à s’épanouir au contact des et ses performances vocales amatrices la persuadent qu’elle peut tenter une reconversion dans le domaine de la chanson. Choriste tout d’abord, elle devient, au début des années 1980, en compagnie de Dan Paquet et Raymond Allard, la voix féminine de Tracadièche (dont le nom, issu du dialecte Micmac signifie « le promontoire des hérons ») un groupe vocal au répertoire folklorique et traditionnel dont les prestations sont saluées à travers tout le Québec. Déjà, la voix coulante de Pelletier fait merveille et l’aventure Tracadièche dure deux ans, avec, en guise d'épilogue heureux, l’obtention d’une Victoire de la Francophonie à Genève en 1993.
FolkloreExerçant essentiellement une activité de choriste les années suivantes, elle travaille aux côtés de plusieurs grands noms du patrimoine traditionnel Québecois comme Pierre Flynn, Richard Séguin ou Louise Forestier. Son propre répertoire d’accroît d’autant et elle y ajoute plusieurs airs de la France médiévale, ainsi que des chants de pionniers ou des airs issus du folklore de la Belle Province. Elle participe à plusieurs représentations faisant la part belle aux airs traditionnels du Québec.
Murmures d’histoire Sa rencontre avec l’écrivain Marc Chabot, en 1996 est l’occasion pour elle de se confronter à des textes complexes, puisant leur inspiration dans la littérature antique ou médiévale. Écrit en collaboration avec Chabot, Murmure d’Histoire est le premier album de la chanteuse et constitue un OVNI dans le paysage musical québécois. En effet, l’artiste y revisite tout un univers rarement mis en valeur dans la chanson, fut-elle à texte, alternant entre les airs traditionnels Irlandais (« Trop loin l’Irlande »), les chants de marins (« Le Vaisseau fantôme ») et même la chanson de geste (« Mon Abélard, mon Pierre », « Le Chevalier perdu », « La Belle et le jardin d’amour »). N’hésitant pas à mettre en valeur le patrimoine celte des premiers immigrants canadiens (fussent-ils anglophones), Claire Pelletier séduit un public pour qui la variété québécoise se résumait à des airs humoristiques, des chants de bûcherons ou des brûlots indépendantistes et réconcilie une partie du public francophone avec des airs généralement associés aux « maudits anglophones ».
Galilée et Aristophane Malgré son succès, la chanteuse souhaite rester en marge de l’industrie du disque et de ses desideratas et fonde son propre studio, travaillant de concert avec un label mineur, Musi-Art. Le revers de cette liberté est la difficulté de monter des projets rapides. De fait, Galileo, son second album ne sort que quatre ans après le premier mais possède au moins la rondeur d’un travail longuement ciselé. Évoquant quelques figures historiques comme celle du célèbre astronome italien, mais aussi Hildegarde de Bingen ou Aristophane, il est tout aussi thématiquement étrange qu’agréable à l’oreille que son prédécesseur. S’imposant comme l’une des reines du néo-celtisme modernes, Claire Pelletier n’en est pas moins une artiste vraiment à part. Sollicitée par le cinéma, elle interprète quelques titres sur la bande originale du film Une Jeune fille à la fenêtre de Francis Leclerc en 2001.
Saint DenisUne grande tournée, qui la mène en Amérique du Nord et en Europe suit la sortie de Galileo et l’artiste fait l’unanimité autour d’elle. Revenue au pays en 2003, l’un de ses récitals sur scène est enregistré sous forme d’album live, En concert au Saint-Denis sur lequel on retrouve une interprétation du « Tri Martolod » d’Alan Stivell. L’année suivante, Ce que tu donnes constitue un album plus classique, flirtant même avec la variété.
Conservatrice du patrimoineSuite à quelques difficultés financières rencontrées par son nouveau label, Octant Music, Claire Pelleter est tenue de retarder la sortie de son cinquième album studio. Ce n’est qu’en 2007 qu’elle revient dans les bacs avec Le Premier Noël, un album de cantiques et de chants de Noël, la plupart du temps oubliés ou relégués aux archives du patrimoine.
Sollicitée par la ville de Québec en 2008 pour participer aux festivités du 400ème anniversaire de la fondation de la cité, Claire Pelletier donne plusieurs récitals où elle interprète des chants traditionnels de la Belle Province, toujours avec succès. À la fois archéologue de la chanson et interprète, Claire Pelletier a su remettre en valeur tout un pan du patrimoine Québécoise qui était quelque peu tombé en désuétude. Mieux, elle a même su apporter sa propre pierre à l’édifice du renouvellement d’une culture authentiquement populaire.