Fraîchement débarquée sur le sol européen, la jeune Merrill Nisker, alias Peaches, ouvre une brèche dans un univers musical où il est pourtant difficile de percer. Armée de sa Roland MC505, d'une guitare et de sa voix digne d'une Janis Joplin réclamant une certaine voiture, elle arpente les frontières entre musique pop néo-punk et electro breakbeat avec une aisance et une fluidité déconcertantes qui rappellent parfois The Cramps ou The B-52's.
Autant de références qui la rapproche cependant plus de l'univers de l'electrobeat que du rock : rythme très épuré, effet snear et ligne acid house ou sample de batterie, parfois même sur un pied techno. Sur scène et dans ses paroles, Peaches est ouvertement orientée vers le sexe : « J'agis naturellement, je dis les chose comme elles viennent ». Ses tenues couleur bonbon avec un minimum de papier rendent le propos particulièrement crédible.
Si Peaches signe son premier album The Teaches of Peaches chez Kitty-Yo, label berlinois, c'est parce que c'est en Allemagne qu'elle reçoit le meilleur accueil pendant sa tournée en Europe. Paralèllement à sa carrière solo, elle accompagne Chilly Gonzales de sa voix sur l'album Gonzales Über Alles et mène plusieurs projets rock au Canada.
Son mélange d'electro-rock déviant marche toujours aussi bien sur le deuxième effort Fatherfucker (2003), samplant Joan Jett sur « I Don't Give a... ». L'interprète de « I Love Rock & Roll » intervient sur l'album Impeach My Bush (été 2006), qui comprend également la participation de Josh Homme. Artiste avant-gardiste, super-héroïne craquante d'un manga ou d'un roman pulp, Peaches s'accorde du temps pour travailler son enreigstrement. Paru en septembre 2015, Rub comprend les participations de l'ex-Sonic Youth Kim Gordon et de son fidèle soutien et compatriote Feist.