Durant chaque épisode je vous accompagne en dix minutes sur un lieu et à une période bien définie où j'ai semé un jour mes microphones pour récolter des sons et ambiances sauvages. Écouter, sensibiliser, découvrir, surprendre, voir même amuser l'auditeur par une proposition de partage des sons de la nature dans leur infini diversité. A travers mes rencontres je vous invite donc, à écouter comme un naturaliste de terrain les animaux et paysages sauvages du monde dans leur intimité.
Nous sommes au Cambodge sur un lieu connu de tous, les temples d'Angkor. Jamais je n'aurais pensé enregistrer quelque chose en ce lieu où dès 9h00 du matin des dizaines de cars de touristes affluent qui alors se répandent partout comme des fourmis sortant au chaud soleil du printemps. C'est un lieu prestigieux à visiter pour la beauté de ses monuments souvent couverts par les figuiers étrangleurs et les lianes où se côtoient humains et animaux.La solution pour enregistrer, c'est de se lever très tôt bien avant le jour pour que dans un des recoins oubliés du lieu je puisse enregistrer quelques animaux, principalement des oiseaux. Il est 4h30, une Chevêchette cuculoïde (Glaucidium cuculides) semble au début siffler dans un pipeau, puis, change de chant. 5h15, le ciel s'éclaire d'une lumière orangée, un petit chorus s'installe entraîné par un Drongo à raquettes (Dicrurus paradiseus). Une heure plus tard, rencontre avec une troupe de Garrulaxes à huppe blanche (Garrulax leucolophus). Ensuite, la belle surprise vient de la rencontre avec le Cossyphe à croupion blanc (Copsychus malabaricus) un peu plus tard, à l'écart dans une partie forestière. Après neuf heures, l'ambiance a complètement changé, le fond sonore est composé non pas d'une douce rivière mais de l'afflux des véhicules. Cela ne semble pas gêner les barbus rayés (Psilopogon lineatus). Puis une Prinia simple (Prinia inornata). Pour l'ambiance finale, je reviens sur le lever du jour et ce chorus de Drongo à raquettes et de cigales m'a tant impressionné. En fin de séquence apparaît un Grand Coucal (Centropus sinensis). Voila pour cette visite sonore du jour rendez-vous la semaine prochaine pour un prochain épisode de VOYAGES EN SON NATURE.
25/01/2025 • 10:01
Il est un lieu mythique en Bretagne où à chacun de mes passages je ne manque pas de faire un détour. C'est le Cap Fréhel en côte d'Armor qui délimite la baie de Saint-Brieuc et la baie du mont Saint-Michel. Ses falaises hautes parfois de 70 mètres sont composées d'un grès rose compact qui au soleil et à l'époque de la lande en fleur, est d'une beauté à couper le souffle.Aujourd'hui nous restons au bord des falaises. Le rocher de la fauconnière écarté du cap de quelques dizaines de mètres est un rendez-vous printanier pour photographes, touristes et naturalistes car ici nichent à la verticale des oiseaux de mer difficiles à approcher ailleurs dans notre pays. En son sommet c'est installé une colonie de Goélands argentés (Larus argentatus) Sur les aplombs en bas de falaise, des Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla) semblent pleurer ou miauler selon leur humeur. S'installant dès février sur des plate-formes en équilibre, le Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis) a la voix grave et caverneuse. Sur une autre partie de la falaise des Guillemots de Troil (Uria aalge) et Petit pingouin (Alca torda) s'entassent sur de minuscules plate-formes à une vingtaine de mètres au-dessus de la mer. Un peu partout autour du cap, toujours sur les falaises des Fulmars boréals (Fulmarus glacialis) ne cessent de grogner au passage de congénères en vol. Tout au long du printemps, quelques oiseaux chanteurs se faufilent parmi les fougères, les jacinthes des bois et les jonquilles, comme le Troglodyte mignon puis le Rougegorge familier. Il y a encore quelques années, par temps de brouillard, sonnait la Corne de brume. Aujourd'hui, elle est muette remplacée par le GPS, elle est le souvenir sonore d'un autre temps. Le reste de l'année, ce qui domine autour du cap c'est le clapot des vagues dans les failles et crevasses si nombreuses. Cette balade iodée au Cap Fréhel, premier site en France dans la série des VOYAGES EN SON NATURE, se termine. Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode.
18/01/2025 • 10:01
C'est le chant rythmé et lancinant de la Colombine Woonga (Leucosarcia melanoleuca) qui nous accueille aujourd'hui dans le Lamington National Park situé dans le Queensland en Australie à 75km au sud de Brisbane. Il règne ici une ambiance tropicale malgré que l'on soit à 900 mètres d'altitude. La diversité des oiseaux présents est remarquable par l'étrangeté de leurs chants si différents de notre continent.En fond Psophode à tête noire (Psophodes olivaceus) et Gerygone brune (Gerygone mouki). La brève versicolore (Pitta versicolor) reste au sol en poussant inlassablement ses appels. En fond Rhipidure roux (Rhipidura rufifrons) et en fin Méliphage de Lewin (*Meliphaga lewinii) Un couple d'Orthonyx de temminck (Orthonyx temminckii) s'éveille au lever du jour en compagnie d'un pigeon Le Ptilope magnifique (Ptilinopus magnificus). L'appel explosif d'un Psophode à tête noire (Psophodes olivaceus) retentit régulièrement Et, que dire de l'étrange chant du Jardinier satiné (Ptilonorhynchus violaceus) véritable synthétiseur électronique. Maintenant laissons aller le temps à quelques minutes de Chorus du matin, chœur des oiseaux aux multiples chants.Apparaissent au fur et à mesure, le Monarque à face noire (Monarcha melanopsis), Un Rhipidure gris ( Rhipidura albiscapa) et au bout de deux minutes le Coucou à éventail (Cacomantis flabelliformis), et bien d'autres oiseaux en toute discrétion.
11/01/2025 • 10:01
Je tiens à vous souhaiter à tous une très belle et heureuse année 2025, et pour cela pourquoi ne pas écouter des sons de la nature. Voici une infime rétrospective de mon travail au fil des mois en 2024 comme un calendrier de mes rencontres sonores. Tous les enregistrements ont été réalisés en présentiel, sauf pour le Renard et le Cerf réalisés en boîte à sons. En janvier démarrons doucement avec cette rencontre avec les Bernaches du Canada, canards et cygnes au lac Daumesnil à Paris autour d'une chaudière, espace préservé de la glace. C'est aussi le temps des rassemblements des grives litornes et mauvis dans les Sorbiers des montagnes du Diois. En février il fait froid et pourtant il est un rendez-vous incontournable la nuit avec le rut du renard roux Mars, premières apparitions des amphibiens, ici Pélodyte ponctué et Crapaud calamite Avril, pour le tournage d'un film ce fut la découverte du Solitaire à face noire en Martinique. A mon retour en fin de mois, retrouvailles avec la petite Fauvette passerinette dans les buis Début mai, je retrouve, vingt ans après ma première visite à l'étang du Ravoir un concert de Rainettes arboricoles au même endroit, c'est rassurant. A la fin du mois, réveil le matin pour un chorus au pied d'un ancien volcan, le Mont Bar, avec Fauvette grisette et Bruant jaune en premier plan. En juin, voyage en Finlande à Sarvivaara pour découvrir le Bruant rustique et à Konttainen forest pour le Robin à flancs roux. Juillet, le temps des prairies qui chantent, des myriades de pattes et d'ailes d'insectes musiciens dans un alpage du Queyras. Juillet toujours aussi chaud en Drôme dans la vallée d'Aucelon avec Cigales grises et communes. Août, repos des animaux mais pas du ciel qui parfois se déchaîne dans de beaux orages, comme ici dans le Diois. Fin septembre et l'incontournable brame du cerf quelque part entre Drôme et Hautes-Alpes Novembre, un grand voyage au Costa-Rica avec l'ami Olivier et cette incroyable rencontre sonore avec un chœur de batraciens après la pluie. Fin novembre, une invitation au lac du Der au festival de Montier-en-Der et bien sûr quelques grues cendrées de passage. Courant décembre, les oiseaux font silence, c'est mon époque favorite pour écouter les éléments comme cette cascade de Charens en Drôme. Une année se termine, une nouvelle aux riches sonorités s'annonce, alors je vous renouvelle à tous mes vœux de bonheur et surtout ouvrez-vos oreilles à "VOYAGES EN SON NATURE".
04/01/2025 • 12:42
Le lac Khetcheopalri est situé à 1700 m d'altitude près du village du même nom, dans la province du Sikkim en Inde sur les flancs de l'Himalaya .Le lac est sacré pour les religions bouddhistes et hindouistes et est considéré comme un lac exauçant tous les vœux. L'écotourisme et le pèlerinage en sont les activités principales.Le lac est d'origine glaciaire, son âge est estimé à 3 500 ans. Il est situé au milieu d'une forêt vierge avec une profondeur moyenne de 7,2 mètresIl est entouré d'une épaisse couverture forestière de végétation tempérée et de bambous qui camoufle une faune qui se révèle la nuit très bruyante .Durant mon séjour déjà bien lointain en mai 2003, j'ai été complètement fasciné par l'ambiance du soir. Un mélange de chants d'oiseaux et de batraciens parmi les drapeaux à prières installés par couleurs tout autour du lac.Le peu de temps passé une simple soirée et une matinée m'ont focalisé sur un oiseau Le Myiomèle à queue blanche (Myiomela leucura) sorte de Merle à la voix envoûtante.Il est surprenant d'entendre la similitude du chant avec un autre oiseau du lac, Le Grand Gobemouche (Niltava grandis) qui offre aussi peut-être avec moins de mélancolie une note métallique qui se disperse dans les arbres.Au matin, c'est une ambiance avec un Leiothrix jaune ex-Rossignol du Japon (Leiothrix lutea) qui a retenu mon attention .Pourtant c'est bien au soir, à la nuit venue que le grand concert prend son ampleur avec cette ambiance de Rainettes indiennes et de Crapauds de l'Himalaya.Laissez-vous charmer comme je l'ai été pendant plusieurs heures par le rythme des batraciens invisibles. Ce voyage se termine, vous pouvez retrouver mes créations sur naturo.bandcamp.com et à bientôt pour un nouveau VOYAGE EN SON NATURE ;
28/12/2024 • 10:01
Je vous accompagne aujourd'hui sur l'île de Tiritiri en Nouvelle-Zélande à 30 km au nord-Est d'Auckland.C'est une réserve naturelle ouverte au public mais accessible uniquement par bateau qui est gérée par les Partisans de Tiritiri Matangi Incorporated, sous la supervision du Ministère de la Conservation. Elle est réputée pour ses oiseaux , notamment le takahē, le kōkako de l'île du Nord et le kiwi.Pour favoriser l'installation pérenne des oiseaux, plus de 250.000 arbres et arbustes indigènes de plus de 30 espèces différentes ont été plantés dans le projet de revégétalisation de 1984 à 1994. Voici quelques espèces rencontrées durant mes trois jours sur l'île. Découvrons maintenant quelques oiseaux chanteurs qui composent l'ambiance de l'île. Le Miro de Garnot (Petroica longipes), premier chanteur au lever du jour Le Mohoua à tête blanche (Mohoua albicilla) Le Meliphage Tui (Prosthemadura novaeseelandiae) Le Glaucope de Wilson (Callaeas wilsoni) et ses étranges palabres La nuit le Petit Pingouin bleu (Eudyptula minor) Et même en pleine nuit un Kiwi d'Owen (Apteryx owenii)Quatre-vingt-sept espèces d'oiseaux ont été observées sur l'île dont Onze espèces indigènes réintroduites dans le cadre du projet de restauration en cours. C'est un havre de paix pour ces oiseaux et un lieu privilégié quand le vent ne souffle pas pour les enregistrer. J'espère que vous avez fait bon voyage, je vous invite à me retrouver sur naturo bandcamp.com. Rendez-vous au prochain épisode de Voyages en son nature.
21/12/2024 • 10:01
Je ne pouvais commencer mes chroniques sans faire un lien avec le travail déjà accompli et accessible en téléchargement sur le site naturo-bandcamp.com.Nous allons dans les premiers épisodes redécouvrir en détails les trente-quatre créations issues déjà de tant de voyages. Ces éditions représentent déjà à elles seules toute l'expérience, la motivation et l'âme du naturaliste voyageur que je suis, s'exprimant et découvrant le monde sauvage avec ses microphones. Ecoutez les sons de la nature pour leur beauté, leur diversité est un effort qui demande un temps d'écoute perçu souvent plus comme de la curiosité à découvrir et non pas comme un moment de plaisir, un temps de repos, de ressourcement, de contemplation. Il est de mon devoir de vous inviter dans les écoutes que je vais vous offrir à vous motiver au merveilleux temps de l'écoute et au questionnement sur la découverte et la préservation de la réalité d'un monde sauvage en perpétuel évolution qui doucement semble s'éteindre à nos oreilles. Vous êtes les oreilles qui allez découvrir ma relation au monde sauvage et mon émerveillement à tant de diversité. Chaque phonogramme c'est ainsi que l'on nomme les créations éditées, vous propose une rencontre avec des êtres sauvages, des éléments naturels ou parfois simplement des paysages. Ils ont demandé des heures de collecte, un matériel performant et une expérience de terrain attentive. Ils sont le résultat de tant d'heures d'espoirs, de découvertes, d'attente et de surprises.
19/12/2024 • 10:01